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Bernard Saby, L'intimité du Monde

Bernard Saby, L'intimité du Monde
Bernard Saby, L'intimité du Monde

Heure et lieu

26 janv. 2023, 18:00

Paris, 27 Rue de Seine, 75006 Paris, France

À propos de l'événement

Il est toujours intriguant quand on parle de peinture abstraite d’imaginer le mot « intimité » . Après 1945 pour des raisons évidentes aussi bien dans le domaine de la Musique que celui de l’Ecriture ou de la Peinture, beaucoup ont essayé d’imaginer de nouvelles écritures de rupture. Bernard Saby incarne ce défi. D’abord mathématicien, puis membre du mouvement dodécaphoniste avec René Leibowitz et Pierre Boulez , il se décide finalement pour la peinture et cherche ce que serait une nouvelle écriture du sensible. Dans un entretien fait par Michel Butor le Maitre du Nouveau Roman, il décrit très précisément la tension née de la possibilité de profondeur. Bernard Saby Voilà, un jour dans mes tableaux s’est mise à apparaître une profondeur et je me suis enfoncé, je me suis lancé à corps perdu dans son exploration Michel Butor Comment cette profondeur se produisait-elle ? Bernard Saby J’essayais d’organiser mes œuvres par des symétries puis par des homologies. C’est-à-dire que je faisais jouer une forme avec une autre semblable mais plus grande ou plus petite. À partir du moment où l’œil identifiait une série de formes semblables croissantes ou décroissantes automatiquement, celles-ci se disposaient dans l’espace. Michel Butor À l’origine il y a par conséquent une notion de variation qui peut très bien faire comprendre comment tu es passé de la musique à la peinture et quelle parenté essentielle relie ton œuvre à celle des compositeurs les plus inventifs de ton temps. Bernard Saby Tout vient d’un élément, d’une figure fondamentale, d’un thème que l’on peut définir comme deux lignes verticales de même longueur reliées par une ligne oblique, une sorte de manivelle. Si on lui ajoute son symétrique par rapport à une ligne horizontale, on obtient comme un vilebrequin ; si on lui ajoute à quelque distance son symétrique par rapport à un axe vertical, on obtient d’un côté une sorte de bouteille, de l’autre une sorte de verre, et si l’on fait varier les dimensions de ces éléments les uns par rapport aux autres on engendre des figures en nombre infini. D’un point de vue technique ce qui m’intéressait surtout c’est qu’il y avait là un moyen très puissant de lier les unes aux autres, les différentes parties du tableau. Cela forme des figures qui s’encastrent. La droite et la gauche sont ainsi enchaînées l’une à l’autre comme par une série de queues-d’aronde. Cette oblique, l’œil a toujours tendance à la redresser, la figure surtout lorsqu’elle se trouve grouper avec d’autres semblables, a tendance à se déployer dans l’espace. L’oblique tendra vers une horizontal, et l’une des deux verticales se mettra en avant ou en arrière de l’autre. Je faisais des parois, grottes cristallines et vitrifiées, qui ouvraient quelques fois sur un ciel. En m’enfonçant, je me suis tout naturellement installé dans cette ouverture et j’ai donc peint des paysages.

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