Visions à tous les étages
November 2nd - December 1st 2023
Des artistes proches du courant "Visionnaire" comme l'avait défini Michel Random

Stanislao Lepri, A. Courmes, Dado, E. Desmazières, L. Fini, F. Labisse, Ljuba, J. Le Maréchal, D. Mazuru, L.Missir, M.Prassinos, C. Verlinde, notamment.
Alfred Courmes5
Dado43
Leonor Fini44
Henri Goetz109
Jacques Le Maréchal107
Stanislao Lepri15
Ljuba48
Didier Mazuru30
Alfred Courmes
France
Dado
Yugoslavia
1933 - 2010
Outsider Art
Miodrag Djuric, dit « Dado », né le 4 octobre 1933 à Cetinje (province du Monténégro, Yougoslavie, et mort à Pontoise, France, le 27 novembre 20101, est un peintre, dessinateur, graveur, sculpteur yougoslave.

Arrivé en France en 1956, il se fait très rapidement remarquer par Jean Dubuffet qui le présente à Daniel Cordier. Celui-ci deviendra alors son principal marchand pendant plusieurs années et participera à la mise en place de sa renommée internationale.
Leonor Fini
Argentina
1908-1996
Née d'une mère italienne et d'un père argentin, Leonor Fini passe son enfance et son adolescence à Trieste en Italie, auprès de sa mère et de sa famille maternelle. Elle n'a pas connu son père, très tôt disparu. Dans un milieu bourgeois très cultivé, elle acquiert une culture cosmopolite. Elle quitte sa famille à 17 ans pour s'installer à Milan et commence à peindre, adoptant le classicisme et la peinture tonale à l'exemple de Carrà.

En 1937, elle quitte l'Italie pour Paris et rencontre André Breton et les surréalistes. S'inspirant de leurs théories, elle expérimente le « dessin automatique ». Elle se lie d'amitié avec Georges Bataille, Victor Brauner, Paul Éluard et Max Ernst sans jamais intégrer le groupe, n'ayant aucun goût, selon elle, pour les réunions ni les manifestes. C'est en solitaire qu'elle explore un univers onirique mettant en scène des personnages aux yeux clos (des femmes le plus souvent). Des jeunes gens, un peu androgynes, alanguis face à des sphinges protectrices évoluent ou rêvent dans un climat de fête cérémonielle où l'érotisme flirte avec la cruauté. Chez elle, la femme est sorcière ou prêtresse, belle et souveraine.

Sa première exposition monographique a lieu à New York, en 19392.

Leonor Fini a réalisé de nombreux portraits, tels que ceux de Jacques Audiberti, Jean Genet, Anna Magnani, confectionné des costumes pour le théâtre, le ballet et l'opéra et illustré des textes de Marcel Aymé (La Vouivre), d'Edgar Poe, du marquis de Sade (Histoire de Juliette, 1945).

De nombreux poètes, écrivains, peintres et critiques lui ont consacré des monographies, essais ou poèmes dont Jean Cocteau, Giorgio De Chirico, Éluard, Ernst, Alberto Moravia...

Quoique de façon parfois critique, des peintres comme Ivan Chtcheglov, Roger Langlais ou Le Maréchal se sont intéressés à certaines de ses œuvres, notamment ses paysages fantastiques.

Leonor Fini séjournait souvent retirée du monde, mais non sans festivités, ayant eu des maisons en Loire, en Corse (couvent saint François près de Nonza). Elle rencontre le diplomate italien Stanislao Lepri (1905-1980) en 1946, qu'elle encourage à peindre. Il devient son compagnon et la rejoint à Paris en 1950. Elle partage sa vie et son atelier avec Lepri, jusqu'à la mort de ce dernier en 1980.

Leonor Fini adorait les chats, elle a peint de nombreux tableaux et dessiné plusieurs esquisses et aquarelles en hommage aux chats. En 1977, elle consacra même un livre entièrement dédié à sa passion pour les félidés, Miroir des chats.

Elle meurt dans un hôpital de la banlieue parisienne, sans jamais avoir cessé de peindre et d'écrire3.

De 1939 à sa mort, on a recensé plus de 45 expositions personnelles en Europe et aux États-Unis3.

Neuf films ont été consacrés à son œuvre, dont La Légende Cruelle (1951) de l'écrivain et cinéaste lettriste Gabriel Pomerand.
Henri Goetz
United States
Surrealism
29 septembre 1909 à New York et mort le 12 août 1989 à Nice, est un peintre et graveur français d'origine américaine.


La famille d'Henri Goetz est d’origine française. Vers 1850, son grand-père, Bernard Goetz, Alsacien de la région de Colmar, quitte la France pour les États-Unis. Bricoleur, il invente durant son long voyage une sorte de réflecteur afin de mieux éclairer sa lecture, son passe-temps principal, dans une cabine peu éclairée. Cette invention simple suscite l’admiration de ses compagnons de voyage et il reçoit rapidement la proposition d’un voyageur de première classe d’exploiter cette trouvaille dès leur arrivée à Philadelphie.

En 1855, Bernard Goetz ouvre une société de réflecteurs, The American Reflector Company, qui deviendra plus tard The B. Goetz Manufacturing Company. Il épouse une Américaine avec laquelle il a cinq enfants. À l’âge de onze ans, le père d'Henri, enfant cadet, est renvoyé de son école, incapable d’apprendre l’orthographe et donc inapte à poursuivre des études plus avancées. Apprenti mécanicien dans la nouvelle industrie de la bicyclette, il participe à des courses cyclistes. Un début de tuberculose l’empêche de poursuivre sa carrière de cycliste, mais il commence à écrire des nouvelles durant les années passées dans l’Ouest américain. De retour dans l’Est, il se marie avec celle qui sera la mère d'Henri Goetz.


Henri Goetz voit le jour en 1909 à New York, où son père dirige une entreprise de matériel électrique. Fils unique, il reçoit une éducation stricte de sa mère, pour qui les principes éducatifs remplacent l’affection. En 1916, sa famille quitte New York pour s’installer en banlieue, à Far Rockaway, dans le Queens. Goetz y termine l’école primaire et secondaire, et ensuite le lycée.

Son rêve de quitter le foyer familial se réalise en 1927 ans lorsqu’il part étudier à Boston, au Massachusetts Institute of Technology, en vue de préparer une carrière d’ingénieur électricien. C’est à cette époque qu’il commence à s’intéresser à l’art, et il suit des cours de dessin. Il s’inscrit en 1929 à l’université Harvard, où il suit des cours d’histoire de l’art. Il quitte l’université la même année pour suivre des cours de peinture au Grand Central School of Art (en) de New York.

Un jour, une étudiante en peinture lui raconte son expérience personnelle de Paris et de ses ateliers. Cela est suffisant pour déclencher en Goetz l’envie de partir pour la France.
Les années d'apprentissage

Arrivé à Paris en 1930, il travaille dans les académies de Montparnasse (Académie Julian et Académie de la Grande Chaumière) et quelque temps dans l'atelier du peintre Amédée Ozenfant. Goetz est intéressé par le portrait et l’étude du nu. Son but était d’exprimer le caractère de ses modèles par une ressemblance extérieure et intérieure au moyen d’une facture expressionniste et très colorée. Il mélange ardemment le procédé cubiste et le coloris expressionniste.

« Au début je me suis consacré uniquement au portrait, car la figure humaine me paraissait contenir une chaleur que je n’avais pas trouvée dans mes études où je me préparais à une carrière d’ingénieur électricien. Durant ces six années, la peinture apprise dans les académies me servait à créer des ressemblances et à approfondir l’intimité du regard des autres1. »

Goetz se retrouve plongé dans le milieu artistique de Montparnasse. Jusqu'alors, sa connaissance de la peinture n'allait pas au-delà de l'impressionnisme. Son ami le peintre Victor Bauer lui ouvre l’esprit à la peinture vivante. « Je lui dois le déclenchement du deuxième stade de mon évolution », dit Goetz2.

Il découvre les œuvres de Pablo Picasso, Georges Braque, Henri Matisse, Georges Rouault, Paul Klee et Vassily Kandinsky. Grâce à Bauer, Goetz se familiarise aussi avec le freudisme, la politique de gauche, la sculpture primitive, la poésie et la musique d’avant-garde. Il poursuit alors l’étude du portrait et commence à peindre en 1933 ses premiers paysages de construction simpliste et laborieuse, dans une matière violente, sombre et très empâtée, où se retrouve à la fois l’influence conjuguée du fauvisme et du cubisme. Son autoportrait de 1935 est construit avec des formes fortement marquées par le cubisme, mais dans un coloris vif et pur, emprunté au fauvisme3. De 1932 à 1934, Goetz habite au 16, rue Bardinet à Paris.

En 1935, Goetz considère que la période de l’apprentissage est finie et se sent prêt à se lancer dans l’aventure de l’invention de sa propre peinture. La même année, il emménage au 19, rue Daguerre à Paris. En septembre, à l'Académie de la Grande Chaumière, il fait connaissance de Christine Boumeester, qu'il épousera la même année. Le couple se lie avec le peintre Hans Hartung, qui était leur voisin de palier rue Daguerre : tous trois exposent la même année au Salon des surindépendants.
La période surréaliste

Dès janvier 1936, Goetz commence à peindre des tableaux non figuratifs4. Une « peinture non figurative de pure invention » pour exprimer son univers intérieur, mais sans se servir des objets du monde réel. « Si je choisis le monde non figuratif, c’est que je crois qu’il est plus vaste que l’autre. Je crois qu’il y a plus à découvrir dans l’inconnu que dans le connu. Si la limite du connu est l’inconnu, l’inverse ne me semble pas vrai5. » Ce changement restera la seule fraction dans son œuvre, qui se développera plus lentement. La décision de rompre avec le monde visible marque également la fin de sa période d’apprentissage et plonge Goetz au cœur des courants actuels en engageant sa peinture dans la modernité. Voulant peindre abstrait, Goetz se lance dans l’exploration de ses visions intérieures. Cependant, tout en revendiquant l’indépendance de sa peinture du monde réel, son discours pictural ne correspond pas à la pratique de l’art abstrait développée dans les années 1930-1940. Le sujet de ses tableaux dépend en grande partie de son imagination et pas seulement de l’agencement de composants formels. Ce changement d’orientation le rapproche du monde surréaliste. Son œuvre se développe dans cette dialectique de courants opposés et c’est là que réside son originalité.

Un événement important de cette période est l’amitié avec le poète Juan Bréa et sa femme, Mary Low, qui font partie du groupe surréaliste d’André Breton. C’est la découverte du surréalisme pour Goetz. En 1936, Goetz ignore à peu près tout de ce mouvement. Son ami, le peintre allemand Oelze Richard, lui parle pour la première fois de Salvador Dalí. À partir de ce moment, Goetz fréquente les surréalistes Raoul Ubac, Benjamin Péret et Óscar Domínguez. André Breton s'y intéresse d'ailleurs — il rencontre Goetz en 1938 —, sans toutefois proposer à l'artiste de participer aux manifestations du mouvement.

L’esprit surréaliste qui imprègne désormais sa peinture va engendrer des pièces comme les Chefs-d’œuvre corrigés en 1938-1939, que Goetz appelle une « collaboration collective posthume ». Sur les fonds des reproductions, Goetz va laisser libre cours aux images associatives que lui suggèrent des œuvres célèbres. C'est en les découvrant en 1939 qu'André Breton leur trouve le titre de Chefs-d'œuvre corrigés. Elles seront exposées dans leur ensemble pour la première fois en 1975 par la galerie Jean-Claude Bellier à Paris, dans le cadre de l’exposition rétrospective Henri Goetz.

La peinture de Goetz n’est cependant jamais dirigée que par le symbolisme des rêves : la spontanéité et l’imagination l’emportent toujours sur l’interprétation du subconscient. Pour les surréalistes, le tableau est le théâtre d’opérations mentales ; pour Goetz, il est principalement le lieu de construction d’un monde inventé, où l’imagination règne et le tableau se nourrit de ses propres sources. La différence est capitale : pour Goetz, tout repose sur l’activité imaginative et inventive et non sur la psychologie.

« Je croyais pouvoir créer des formes où mon inconscient rejoindrait ceux des autres. Cette démarche n’était pas étrangère à celle des surréalistes mais sa réalisation s’opérait dans un univers des formes pour moi abstraites, mais évocatrices d’objets connus, parfois organiques. Cette ressemblance ne m’intéressait guère, ce qui m’éloignait des surréalistes. L’espace de mes tableaux ressemblait à celui des œuvres classiques. Je n’étais pas considéré comme artiste abstrait et pourtant je me sentais plus près d’eux1. »

La Seconde Guerre mondiale

Le début de la Seconde Guerre mondiale trouve Henri Goetz et Christine Boumeester en Dordogne. Grâce à sa nationalité américaine, Goetz n’est pas mobilisable. À l’arrivée des Allemands à Paris, en juin 1940, ils décident d’y rester, puisque l’Amérique n’est pas encore entrée dans le conflit. Mais Paris se vide rapidement et ils partent alors pour Carcassonne rejoindre le groupe surréaliste belge de René Magritte et Raoul Ubac. Deux mois plus tard, ils reviennent à Paris, dans leur nouvel atelier au 72, rue Notre-Dame-des-Champs, où ils fondent, avec Christian Dotremont et Raoul Ubac, La Main à plume, première revue surréaliste parue sous l’occupation.

C’est à cette époque que Goetz s’engage dans la Résistance. Sa véritable activité est la fabrication de faux papiers, son habileté de peintre et sa connaissance des techniques d’impression étant mises au service de la lutte contre l’occupant. Il imprime également des tracts et des affiches qu’il parvient à coller aux murs grâce à une technique spéciale, en jouant aux amoureux avec sa femme Christine.

En 1942, l’Amérique entre en guerre. Christine Boumeester et Goetz sont obligés de se cacher, en habitant des petits hôtels de Paris. Dénoncés par un poète surréaliste tchèque[Lequel ?] pour leur activité clandestine et comme « membres importants de la Résistance »[réf. nécessaire], ils sont contraints de quitter Paris.

En collaboration avec Christine Boumeester, il illustre La Femme facile de Georges Hugnet. Il illustra également de dix lithographies les Explorations de Francis Picabia. Ils se réfugient à Nice et louent une chambre chez des habitants de la vieille ville. Retirés à Nice, les Goetz fréquentent Francis Picabia, Alberto Magnelli, Jean Arp, Nicolas de Staël. Décidés de partir pour l’Amérique, ils en sont empêchés par l’occupation allemande de la zone libre et la fermeture du consulat des États-Unis. Dénoncés de nouveau à Nice, ils doivent partir pour Cannes. De nombreux petits emplois exercés à Cannes leur permettent de survivre.

Après l’explosion d’une bombe à retardement chez eux, les Picabia les hébergent le temps de trouver un nouveau logement. Pour Goetz, l’amitié avec Picabia « était stimulante, plein d’étincelles de génie »[réf. nécessaire]. Marie Lluisa Borras, auteur d’une monographie de référence sur Picabia en 1985, considère que « le retour à l’abstraction de Picabia est dû aux conversations avec ce jeune couple de peintres, Christine Boumeester et Henri Goetz […]. Ouverts et cordiaux, ils étaient amis avec de nombreux artistes de leur génération, Hartung, Vieira da Silva, Domela, Atlan ou Raoul Ubac, avec qui ils avaient fondé La Main à plume, considérée comme l’organe de la seconde vague surréaliste6. »

Un emploi trouvé à la mairie du Cannet permet à Goetz de ne pas partir en Allemagne pour le service du travail obligatoire. Ses activités dans la résistance étant terminées, il reste au Cannet jusqu’à la fin des hostilités.
La Libération

À la Libération, Goetz rentre à Paris, où il retrouve son atelier de la rue Notre-Dame-des-Champs. En 1945, René Guilly, que Goetz connaît par Ubac, l’invite faire des reportages pour la rubrique « peinture » de son émission hebdomadaire radio Le Domaine de Paris à la Radiodiffusion française.

En 1947, le cinéaste Alain Resnais tourne Portrait d'Henri Goetz, son premier film. C'est un court-métrage muet tourné en 16mm d’une durée de 21 minutes.

En 1949, Henri Goetz obtient la nationalité française.
L'abstraction

Avant 1947, un changement s’opère dans les dessins de Goetz. Il se détache progressivement de l’imprégnation surréaliste. Il s’oriente vers un graphisme, les images et les constructions s’épurent, se simplifient, il donne de plus en plus d’importance à la ligne et au trait qui deviendront la matière même de la composition. Il faudra attendre 1947 pour que cette tendance se généralise dans tout son art.

Il n'y a plus de visions chargées par l’inconscient et les formes allusives : la primauté est donnée à la construction par la ligne, la technique picturale est d’une touche plus libre et on ne trouve plus trace des glacis ni du clair-obscur. Une plus grande importance est donnée à la couleur et a sa puissance expressive. Goetz est en train de libérer et d’explorer sa palette.

Au cours des années 1950, l'abstraction de Goetz est voisine de celle d'Hans Hartung, de Pierre Soulages et de Gérard Schneider par la vivacité des tracés graphiques et le rôle des fonds colorés7. Dès 1960, le monde extérieur reprend place dans l'élaboration des œuvres, à partir des suggestions offertes par le paysage ou les objets (Bord de rivière en Corse, 1965, pastel à l'huile, collection particulière[réf. nécessaire]).

La période abstraite de 1947 à 1960 est une période de transition qu’il faut distinguer de l’abstraction comme constante de son esthétique. Dans cette période, l’artiste fait le point sur tous les moyens d’expression qu'il expérimente jusqu’à trouver ceux qui vont renouveler son style. L’espace de la peinture de Goetz change, il reçoit une nouvelle lumière. L’espace n’est plus le rideau de scène, c’est une réalité sensible[pas clair]. De 1950 à 1960, une géométrisation de plus en plus poussée s’affirme. Les formes se dépouillent et se séparent finalement les unes des autres, sur un espace richement coloré.
Jacques Le Maréchal
France
1928-2016
Jacques Le Maréchal est né en 1928 à Paris.

Après avoir écrit des poèmes, Jacques Le Maréchal réalise, à partir de 1952, des dessins « inextricables », puis des peintures à la fois transparentes et touffues qu'André Breton remarque. Cependant, il reste indépendant du groupe surréaliste.

Lors d'un séjour à Londres en 1955-1956, il découvre la gravure et ses techniques grâce à Robert Erskine3.

Sa première exposition est organisée à Londres en 1955.

Il a été considéré par certains comme le « chef de file » du mouvement informel appelé « visionnaire » dont font partie, entre autres, Didier Mazuru, qui a photographié beaucoup de ses œuvres, Georges Rubel, qui a été son « élève », Jean-Pierre Velly, Yves Doaré, Mordecai Moreh…
Stanislao Lepri
Italia
1905 - 1980
Surrealism
Ljuba
1934
Surrealism
Ljuba Popovic dit Ljuba, né en 1934 à Tuzla en Bosnie Herzégovine, apprend le nu académique à l’École des Arts décoratifs et à l’Académie des Beaux-arts de Belgrade. « J’étais toujours un peu malheureux dans le travail d’après nature, car je voyais dans le modèle plus de choses qu’il n’y en avait. » Naîtront des nus aux tonalités sombres, très expressifs, décharnés et spectraux, mutilés ou corrodés, qui se métamorphosent partiellement en objets abstraits.

En 1963, Ljuba arrive à Paris et rencontre René de Solier, spécialiste de l’art fantastique qui, huit ans plus tard, écrira sur lui une première monographie. Les écrivains ou critiques qui s’intéressent à son travail sont souvent liés au mouvement surréaliste : Alain Jouffroy, André Pieyre de Mandiargues, Patrick Waldberg, Jean-Clarence Lambert, ou encore Sarane Alexandrian qui lui consacre une étude magistrale, désormais incontournable en 2003 : « La peinture cosmique de Ljuba révèle de la métaphysique expérimentale du Grand Jeu, dont Roger Gilbert-Lecomte a fixé le principe : « Nul ne peut être voyant et adepte d’une religion ou d’un système quelconque de pensée sans trahir sa vision. » On peut parler d’une sorte de mystique moderne chez Ljuba, parce qu’il a une conception du cosmos, du temps et de la mort qu’il met dans sa peinture, et que cette conception n’est pas scientifique, mais intuitive. » Mais il est difficile de le rattacher historiquement à ce mouvement qui le précède. « Il chasse dans les environs » comme dit Sarane Alexandrian, reprenant la formule d'André Breton sur Picasso.
Didier Mazuru
France
né en 1953
Outsider Art, Visionary art, Surrealism
CURRICULUM VITAE


Didier Mazuru est né à Paris le 18 février 1953
1969, commence le saxophone (ténor et soprane) et étudie la musique et les techniques d’improvisation.
1973, rencontre une jeune femme suédoise. Ils se marient en 1978.
1974, entre en architecture à l’école des Beaux Arts. Parallèlement, participe à de nombreux concerts de jazz au sein de différentes formations.
Diplôme d'architecte D.P.L.G. 1981
1981 s’installe à Stockholm avec son épouse et abandonne l’architecture pour se consacrer entièrement à la peinture et à la gravure.
Ne pratique plus le saxophone depuis 1985 mais continue la pratique du piano en amateur.
Pratique la méditation depuis 1989, pratique qui s’accompagne de nombreux séjours en Inde de 1991 à 2008.
De 1996 à 2012, travaille à mi-temps pour la commune de Stockholm comme aide à domicile aux personnes âgées. Continue parallèlement à peindre.
Se consacre à nouveau entièrement à la peinture depuis 2012.


Expositions personnelles :

1984 Galerie Bernier, Paris
1986 Galerie Bernier, Paris
1986 Galerie Saint-Anne, Montluçon
1987 Galerie Bernier, Paris
1987 Galerie L, Saint Étienne
1989 Institut Français, Stockholm
1989 Galerie L, Saint Étienne
1990 Galerie Michèle Broutta, Paris
1990 Galleriet i Holmby, Suède
1992 Galleriet i Holmby, Suède
1993 Galerie L, Saint Étienne
1998 Galerie Michèle Broutta, Paris
1998 Galerie Jan Linder, Stockholm
2005 Café Baires, Stockholm
2006 Galerie Paname, Stockholm
2008 Galerie Paname, Stockholm
2010 Galleri Nordens Ljus, Stockholm (mars)
2011 Galleri Duerr, Stockholm
2016 Exposition personnelle de peintures au festival de musique classique, ”O/Modernt”, Stockholm
2021 Atelier/galerie Idungatan Stockholm, le 11 novembre.

Expositions de groupe :

1983 Atelier Tazé, Saint Niklaas, Belgique.
1984 Maison des arts, Belfort, France
1984 Galerie Michèle Broutta, Paris.
1984 Biennale de Dignes les Bains.
1984 Saalbau-Galerie, Darmstadt.
1987 Ecole de Médecine, Paris.
1987 Foire internationale d’art contemporain, Lyon.
1988 Foire internationale d’art contemporain, Stockholm
1989 Foire internationale d’art contemporain, Stockholm
1990 Foire internationale d’art contemporain, Stockholm
1990 Ecole de Médecine, Paris.
1991 Foire internationale d’art contemporain, Stockholm
1992 Foire internationale d’art contemporain, Stockholm
1992 Musée d’art contemporain, Chamalière.
1992 Institut Français, Stockholm
1992 Galerie Arts Multiples, Metz.
1994 Centre culturale di esposizione e comunicazione, Venedig, Italie
1996 ”Hyllning till Ilmar Laaban”, Liljevalchs Konsthall, Stockholm
1998 VIIème Biennale de Saint-Hilaire-de-Brens.
1999 ”10 graveurs français”, Galerie Flamingo, Falkenberg, Suède.
2002 ”Terra grafica”, Galleri infra, Upplands Väsby, Suède
2003 ”Aqua di colori”, Galleri infra, Upplands Väsby, Suède
2004 Grafiska sällskapet, Stockholm.
2004 ”Métal”, gravures, sculptures, dessins, Maison des jeunes de la culture, Dieppe
2006 Atelier Grognard, ”Les visionnaires – Au-delà du surréalisme” Rueil- Malmaison, France
2006 ”Les visionnaires – Au-delà du surréalisme” Galerie Michèle Broutta, Paris
2006 ”Corps humains”, Hôtel de ville, Saint-Ouen-l’Aumône.
2012 Collection Moreh, musée d’art contemporain, Chamalière
2012 ”Les visionnaires”, Grafiskkunst der Gegenwart aus Frankreich, Panorama Museum, Allemagne
2012 ”10 artistes visionnaires”, Galerie Michèle Broutta, Paris
2014 Œuvres surréalistes sur papier, Galerie Les Yeux Fertiles,Paris.
2014 Galleri Duerr, Stockholm
2014 Affordable ArtFair, Stockholm avec la gallerie Duerr
2016 “Voyage dans l’imaginaire” Galerie Les Yeux Fertiles, Paris.
2018 Estampe en Yvelines, 2ème biennale de l’estampe, La Tannerie, Houdan
2019 Lauréat du prix de peinture Madeleine Couderc attribué par la Fondation Taylor, Paris

Publications :

1983 ”L’atelier Tazé”, Catalogue de l’exposition
1984 ”Dédale”, catalogue de l’exposition à la Galerie Bernier
1984 Catalogue de la Biennale de Dignes les Bains
1987 Catalogue de la foire internationnale de Lyon
1988 Catalogue de la gravure de petit format, Chamalière
1988 Catalogue de la f.i.a.c. de Stockholm
1989 Catalogue de la f.i.a.c. de Stockholm
1992 Catalogue de la f.i.a.c. de Stockholm
1991 ”L’art visionnaire”, par M. Random, éditions Philippe Lebaud (p.112-113)
1992 ”L’art visionnaire”, catalogue de l’exposition au Musée d’Artcontemporain de Chamalière
1993 ”Le dessin, art des origines” par Robert Moran, éditions Fleurus (p.160)
1994 ”Du fantastique au visionnaire”, Catalogue de l’exposition,Venise (p.70-71)
1996 ”La gravure contemporaine”, par M. Solvit, Pierre Zech éd. (p.260-261)
1997 ”Dans l’ossuaire des songes”, par D. Mazuru, éditions C.D.G.Création
1998 ”Hyllning till Ilmar Laaban”, catalogue de l’expos. au Lijevalchs Konsthall, Stockholm (p.57)
1999 Konstvärlden & disajn NR 4 1999 Suède
2006 ”Les visionnaires – Au-delà du surréalisme”, Catalogue de l’exposition, Atelier Grognard, France
2012 Exposition, ”visionnaires, Grafiskkunst der Gegenwart aus Frankreich”, Panorama Museum, Allemagne (p.212-227)
2016 Illustrations du catalogue du festival de musique classique,”O/ Modernt”, Stockholm
2018 Catalogue de l’exposition ”Estampe en Yvelines” Houdan
2021 Grekisk Mytologi i vardags livet 2021 (en suédois) Text från Véronique Mazuru och Didier Mazuru
2021 Konst och Identitet (en suédois)
2021 Art et Identité, Didier Mazuru textes et peintures
2022 Struktur (en suédois)
2022 Structure, Didier Mazuru textes et peintures
2022 Arbre de vie, Didier Mazuru textes et peintures
2023 Cheminement intérieur, Didier Mazuru textes et peintures
2023 Ineffable, Didier Mazuru, peintures 2015 - 2022, Venus d’ailleurs éditeurs


Articles :

1984 Les nouvelles de l’estampe N° 75 (p.23)
1986 Les nouvelles de l’estampe N° 86
1986 Les cahiers de la galerie Ste-Anne
1989 Programme culturel de l’Institut Français de Stockholm, septembre
1990 Artension N° 13 jan-fevr
1990 Skånska Dagbladet, 24 avril Suède
1998 Pariscope, janvier
1998 La Gazette des arts plastiques et décoratifs N° 6, février
1998 Art & Métiers du livre N° 207
1998 Arts Actualités Magazine N° 82, février
1998 Résidences Décoration N°20, mars-avril
1999 Svenska Dagbladet, 7 nov. Suède
2014 Texte de D. Mazuru : catalogue de l’œuvre gravé de Doaré
2014 Art&Métiers du livre N°300. Article de D. Mazuru sur Doaré
2019 Fondation Taylor : Catalogue 2019 (p.41)

À réalisé à ce jour 222 peintures sur toiles où panneau répertoriées de H1 à H222, 880 dessins et peintures sur papier et carton, répertoriée de D1 à D880, 63 gravures sur cuivre accompagnées de nombreux tirages rehaussées, ou complètement retravaillés, à l’encre, à l’aquarelle ou à l’acrylique et une dizaine de carnets d’esquisses.

Stockholm 2023



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Ma vision de l’art:
 
L’art est avant tout un champs d’expérience pour celui qui le fait, comme pour celui qui le découvre. Il ne s’agit pas tant de comprendre ou d’aimer que d’apprendre à se connecter au monde que l’on aborde. 
Pas de créativité sans découverte et donc étonnement. L’étonnement est au cœur du geste créateur. 
À mon sens créer signifie parvenir à se dépasser, tout en restant fidèle à soi-même et donc agir sans compromission.  
De même, pour l’observateur, prendre connaissance d'un univers pictural authentique signifie avant tout, parvenir à dépasser ses propres limites. 
Ainsi, le fait que nous soyons tous différents est une vrais richesse dès lors que l’on parvient à s’ouvrir et se mettre à l’écoute les uns des autres.
 
La fonction de l'art majeur n'est donc pas tant de chercher à plaire que de déranger (entre autre chose, comme je l’ai déjà souligné, en nous amenant à flirter avec nos limites). Car chercher uniquement à plaire nous oriente dans une direction très superficielle.
Et quand on demande à Picasso ce que le beau signifie pour lui, il répond que dans son travail, il ne cherche pas la beauté mais la vérité. 
Il s’agit là, à mon sens, de cette vérité singulière aux multiples facettes, et qui se trouve enfouie au plus profond de nous.