Coups de coeur. Art brut, Art naïf &Singulier.
Du 14 mars au 13 avril 2024
Avec

A. Bauchant, P.Bettencourt, A. Boix-Vives,
A . Caillaud, P. Dereux,E. Gabritschevsky,
S. kopac, E. Monsiel, L. Pons, J. Rispal et quelques autres.
André Bauchant113
Pierre Bettencourt 39
Anselme Boix-Vives68
Aristide Caillaud112
Mario Chichoro115
Philippe Dereux81
Eugène Gabritschevsky71
Slavko Kopac110
Edmund Monsiel111
Louis Pons69
Josette Rispal31
Germain Van der Steen114
André Bauchant
France
1873-1958
Art singulier
André Bauchant, né le 24 avril 1873 à Château-Renault en Indre et Loire et mort le 12 août 1958 à Montoire-sur-le-Loir est un peintre naïf autodidacte.
Biographie

André Bauchant naît dans l'Indre-et-Loire, à Château-Renault, au 8 de la rue Marceau, dans le quartier du Pichon, d’un père pépiniériste et d’une mère couturière. Il quitte l’école à quatorze ans pour travailler la terre dans l’exploitation familiale.

En 1900, il épouse Alphonsine Bataillon. Ils font leur voyage de noces à Paris, lors de l’exposition universelle, et visitent le pavillon des Beaux-Arts où André achète des livres d’histoire et de mythologie...

Jusqu’en 1914, il est pépiniériste, son seul loisir étant ses livres. Lorsque la 1re guerre mondiale éclate, André Bauchant est mobilisé, à l'âge de 42 ans. En 1915, il est envoyé aux Dardanelles où il découvre la Grèce qu'il connaissait à travers ses lectures. Pour passer le temps, il crayonne les paysages environnants. Au bout de neuf mois, malade, il est rapatrié puis l'armée ayant besoin de telemetreurs, il fait une formation. Il apprendra à dessiner avec exactitude et rigueur les paysages et les reliefs et à révéler un talent dont il n'avait pas encore conscience.

Libéré en 1919, il retrouve sa femme malade et son exploitation en friche. Il se retire dans les bois dans un ancien moulin à tan, La Blutière, à Auzouer-en-Touraine. C'est là qu'André Bauchant commence à peindre. Il n'a pas d'argent. Il utilise tous les supports qu'il peut trouver : les draps et les torchons du trousseau d'Alphonse, du carton, des caisses en bois, du cuivre.

Il peint dans une pièce sans lumière avec des peintures "chinees " chez le peintre en bâtiment. En 1921, il expédie seize toiles au Salon d'Automne ; neuf sont retenues. C’est au cours de cette première participation que le peintre Amédée Ozenfant et l’architecte Le Corbusier remarquent sa peinture naïve et poétique ; ils deviennent ses premiers acheteurs et amis. En 1927 et 1928, Jeanne Bucher organise, dans sa galerie parisienne, la première exposition privée en montrant 75 toiles. C'est l'époque où Wilhelm Uhde le rencontre et l’associe aux « primitifs modernes ».

En 1928, il fait construire sa maison aux Tourneboeufs, à Auzouer-en-Touraine. Il peint désormais à plein temps et aborde différents thèmes : des scènes mythologiques et des tableaux religieux, des portraits, de très nombreux paysages, des bouquets et autres compositions florales, des oiseaux…

La même année, le directeur des Ballets russes, Serge de Diaghilev, découvre ses toiles et lui commande les décors pour la création d'Apollon musagète, un ballet de George Balanchine, sur la musique d'Igor Stravinsky ; il lui achète un tableau Champs-Élysées.

En 1937, André Bauchant participe à Paris à une exposition organisée par Andry-Farcy, conservateur du Musée de Grenoble, regroupant les principaux peintres autodidactes. Cette exposition s’intitule « Les Maîtres Populaires de la Réalité ». La même année, elle est présentée à Zurich, puis à Londres et enfin à New York. Les tableaux de Bauchant s’exposent et se vendent bientôt dans le monde entier. En 1939, il se rend en Hollande pour rencontrer un peintre, autodidacte et horloger de son métier, Dick Oudes ; il y fait également connaissance du peintre allemand Erwin Bowien (1899-1972) qui exécute son portrait1.

En 1943, sa femme Alphonsine meurt après une longue maladie.

En 1949, à Paris, 215 toiles sont exposées à la galerie Charpentier. L'année suivante, Bauchant est nommé au grade de Chevalier de la Légion d’honneur pour ses 54 ans d’activité artistique et de service militaire. Pour Bauchant, qui a 77 ans, cette consécration est un symbole fort de réussite. Au mois de décembre, il épouse en secondes noces Marie Joly, sa gouvernante.

André Bauchant, vieillissant, désire habiter une maison en ville, celle des Tourneboeufs étant à l’époque isolée dans la campagne. Son goût pour la vallée du Loir lui fait rechercher une maison à Montoire-sur-le-Loir. En 1955, il y achète une grande maison et installe son atelier au premier étage. À l’époque, vu son grand âge, il ne sort guère, mais reçoit beaucoup : des amis et acheteurs venus de Paris, des amis de Tours, tous ceux que sa peinture a piqué de curiosité jusqu'à venir rencontrer le peintre…

Malade, il est victime d’une congestion cérébrale en décembre 1956, mais il continue à peindre, des fleurs, des arbres fruitiers, des kermesses, des paysages de la vallée du Loir…, jusqu’en septembre 19572.

Le 12 août 1958, à 85 ans, André Bauchant s’éteint paisiblement. Il repose au cimetière de Montoire-sur-le-Loir, allée des Roses, laissant derrière lui une œuvre considérable et quelques toiles inachevées ; en 40 ans il a peint environ 3 000 toiles, répertoriées en 2005 dans le catalogue raisonné de son œuvre3.
Inspiration

Peintre autodidacte, André Bauchant peint des sujets historiques, mythologiques ou inspirés par la Bible ; ses tableaux sont réalisés dans une veine naïve et vivement colorés. Il puise aussi son inspiration dans des livres, comme La France illustrée de Malte-Brun, Petit Larousse illustré ou la Géographie d’Adolphe Joanne, ainsi que dans des ouvrages pratiques (le Catalogue des graines Clause et Truffaut par exemple)

Mais il s'inspire aussi de scènes de la vie quotidienne (marchés, moissons, vendanges…), des paysages de Touraine et de sa ville natale Château-Renault, ainsi que de ses souvenirs de voyage (Grèce, Détroit des Dardanelles, Hollande, Saint-Paul de Vence, les Pyrénées lors d 'un pèlerinage à Lourdes)). il peint ses relations proches (médecin, cordonnier, son facteur) et la nature (fleurs, arbres, fruits, oiseaux et autres animaux).
Expositions

Trésors du Petit Palais de Genève - De Renoir à Kisling, palais de la Bourse, Chambre de commerce et d'industrie de Marseille, juin-octobre 1990.
Pierre Bettencourt
France
1917-2006
Art singulier
Après des études secondaires au Havre et en Savoie, Pierre Bettencourt suit au Collège de France le cours de poétique de Paul Valéry.

Écrivain et plasticien, il édite ses premiers textes sur sa propre presse à bras, dans la maison familiale de Saint-Maurice-d'Ételan, occupée par les Allemands.

Tout au long de sa vie, en plus de ses œuvres, il publiera aussi Antonin Artaud, Francis Ponge, Henri Michaux, Bernard Collin, Jean Dubuffet. De son côté, il écrira sous son propre nom, mais aussi sous pseudonyme. Ainsi, il signe de Jean Sadinet ses œuvres érotiques.

À partir de 1941, il se consacre à la typographie et publie, toujours sur sa presse, ses premiers livres aux colophons souvent singuliers, poétiques ou sarcastiques, mais aussi des textes inédits d'Henri Michaux (Tu vas être père), d'Antonin Artaud (Le Théâtre de Séraphin), de son ami Dubuffet (Plukifekler), de Francis Ponge (Le Galet), etc. Il n'hésitait pas à faire appel aux plus grands noms pour illustrer les livres qu'il éditait1, tout en refusant la médiatisation2.

En 1953, après un séjour à Saint-Michel-de-Chaillol avec Dubuffet, Bettencourt compose ses premiers hauts-reliefs où interviennent, sur des fonds peints, des matériaux non conventionnels (fragments d'ardoise, grains de café, coquilles d'œuf…) qui donnent aux figures leur texture singulière et leur épaisseur inquiétante.

Essentiellement thanato-érotiques, ces hauts-reliefs ressortissent du domaine de l'art brut. Ils expriment le caractère mystérieux et sacré de la vie en même temps qu'ils dévoilent avec une innocente crudité les fantasmes de l'artiste.

Bettencourt sera l'un des artistes contemporains exposé (et collectionné) par Daniel Cordier dans les années 1950-1960.

Pierre Bettencourt vivait à Stigny, depuis 1963. Il était marié à Monique Apple. Il est le frère de l'industriel et homme politique André Bettencourt.
Anselme Boix-Vives
France
1899-1969
Art Brut
De sa jeunesse de berger catalan, Anselme Boix-Vives a gardé le souvenir flamboyant de la nature. Venu s'installer en France à l'âge de 18 ans, il y exerce divers métiers avant d'ouvrir un commerce de fruits et légumes à Moûtiers en 1926.

Au milieu des années 1950, il entame un projet utopique qu'il portera toute sa vie, un « plan de paix mondiale », manifeste à l'appui.

En 1962, à la mort de sa femme, il arrête son commerce et se consacre à la peinture. Durant sept années, il produira plus de 2 000 œuvres colorées, fortement expressives et originales, où la figure humaine, aux traits souvent simiesques, se mêle à des végétations luxuriantes.
Aristide Caillaud
France
1902-1990
Art singulier
Aristide Caillaud, né le 28 janvier 1902 à Moulins (Deux-Sèvres) et mort le 26 septembre 1990, est un peintre français dont l'œuvre s'apparente à l'art brut et à l'art naïf.


Né à Mauléon (Moulins) (Deux-Sèvres) d'un père ouvrier de ferme et d'une mère qui tissait des mouchoirs à Cholet, Aristide Caillaud entre en 1914, avec le soutien de son oncle (prêtre), au collège de Châtillon-sur-Sèvre et effectue ses études secondaires à Montmorillon. Il s'intéresse alors à la musique ancienne et à l'architecture, et anime une troupe de théâtre de jeunes. Appelé à faire son service militaire à Paris, il suit une préparation à Saint-Maixent où il acquiert le grade d'officier.

En 1937 Aristide Caillaud s'installe à Paris. Pour subsister il exerce différents métiers, dans l'épicerie aux Batignolles, dans la charcuterie que tient sa femme à Asnières. Mobilisé en 1939 à La Roche-sur-Yon comme lieutenant d'un régiment de Tirailleurs tunisiens, sa formation, encerclée, se replie sur la forêt de Mormal puis est faite prisonnière à Haubourdin. Il est emmené en captivité dans un « oflag » situé à une quarantaine de kilomètres de Dresde. En compagnie de Max Ingrand, dont le lit se trouve, dans sa chambrée, au-dessus du sien, il réalise en 1941 ses premiers dessins et participe en 1944 à la décoration de la chapelle du camp.

Libéré mais malade, Caillaud recommence à peindre en 1946 et expose au Salon des artistes libérés. En 1949 il participe à l'exposition de l'« Art brut » de Dubuffet et Jean Paulhan l'invite au Pavillon de Gallimard. À partir de 1950 il réalise ses premières expositions personnelles dans les galeries parisiennes.

Une première exposition rétrospective de la peinture de Caillaud est organisée en 1964 à Paris à la galerie Beno d'Incelli, d'autres sont présentées en 1971 aux maisons de la culture de Bourges et de La Rochelle ainsi qu'aux musées de Nantes et de Saint-Étienne. En 1974 et 1975 ses peintures sont exposées en Allemagne, à Stuttgart, Mayence, Berlin, Francfort et Cologne. Deux nouvelles rétrospectives sont réalisées en 1976 au Musée d'art moderne de Paris et en 1978 au Musée Sainte-Croix de Poitiers.

Il meurt le 26 septembre 1990 à Jaunay-Marigny1.

Après la mort du peintre, qui était retourné s'installer dans le Poitou à Jaunay-Clan, une exposition en quatre lieux est organisée à Niort en 2001.
Mario Chichoro
Portugal
1932-2023
Art singulier


Mario Chichorro est né le 17 décembre 1932 à Torres Vedras, au Portugal. Il entreprend des études d’architecture à l’École des Beaux-Arts de Porto, études qu’il abandonnera deux années plus tard. Il travaille alors dans différents cabinets d’architectes de Lisbonne et de Porto. En 1963, il s’installe en France et trouve un emploi chez un architecte à Perpignan. Il se marie en 1966 avec une Catalane, époque où il commence à peindre sur des cartons ondulés, des toiles, du papier et du bois aggloméré. Son travail est un mélange de peinture et de sculpture.
En 1968, il est licencié pour avoir participé à une manifestation et part s’installer chez ses beaux-parents, viticulteurs et éleveurs de moutons. Dès lors, il se consacra entièrement à la peinture. Il se sentait des affinités avec Picasso, Chaissac, le surréalisme, Dubuffet et l’art roman. Son œuvre, de facture naïve, retient l’attention de Claude Massé puis de Jean Dubuffet.
Mario Chichorro résidait à Perpignan et continue où il créait ses « bas-reliefs » avec de nouveaux matériaux parmi lesquels la résine synthétique, la mousse de polyuréthane et l’aggloméré de liège. Il est décédé en 2023. Son œuvre est présente à la Fabuloserie à Dicy et dans la Collection Neuve Invention à Lausanne.
Philippe Dereux
France
Art Brut
Eugène Gabritschevsky
1893-1979
Art Brut
Eugen Gabritschevsky est né à Moscou, en Russie. Fils d’un célèbre bactériologiste, il fait lui-même des études de biologie et se spécialise dans la génétique. Il rédige aussi plusieurs articles remarqués dans les milieux scientifiques. Plus tard, l’étudiant est invité à poursuivre ses recherches à la Columbia University de New York, avant de travailler en 1926 à l’Institut Pasteur, à Paris. Mais Eugen Gabritschevsky est sujet à des troubles psychiques qui le contraignent de mettre un terme à son activité professionnelle. Il est alors recueilli par son frère et sa sœur, qui résident à Munich, avant d’être interné en 1931 dans un hôpital psychiatrique où il demeure jusqu’à sa mort.

Pendant plus de quarante ans, Eugen Gabritschevsky s’adonne à la création artistique, réalisant quelque cinq mille peintures et dessins. Il travaille sur des feuilles de papier récupérées au rebut ainsi que sur des pages de calendrier et des circulaires administratives. Il met en œuvre plusieurs techniques aléatoires : il étale de l’aquarelle ou de la gouache au pinceau ou au doigt, puis intervient avec un chiffon ou une éponge, faisant surgir des formes suggestives. Il exploite ensuite ces émergences par quelques coups de pinceau, donnant naissance à des figures anthropomorphes monstrueuses et à des animaux étranges sur fond de paysages énigmatiques. Eugen Gabritschevsky pratique également d’autres méthodes qui permettent l’irruption d’éléments inattendus, comme le tachisme ou le pliage.
Slavko Kopac
Croatie
1913-1995
Art Brut
Après des études à l'académie des beaux arts de Zagreb, Slavko Kopa? fait un stage d'un an à Paris, de 1939 à 1940, avec une bourse que lui a accordée le gouvernement français3. Puis, à cause de la Seconde Guerre mondiale, citoyen croate, il est obligé de retourner dans l'État indépendant de Croatie où il arrive en avril 1941 après être passé par Mostar plusieurs semaines et avant d'atteindre la capitale pour enseigner au Lycée de Zagreb jusqu'en 19434.

De 1943 à 1948, il arrive à passer en Italie et vit et travaille à Florence. En août 1948, il s'installe définitivement à Paris et rencontre Jean Dubuffet puis devient le conservateur de la collection de La compagnie de l'art brut dont il est un des fondateurs5. Il fait également partie des artistes dont des œuvres furent conservées à la Collection de l'art brut de Lausanne.
Œuvre
Slavko Kopa? fut un ami et employé de Jean Dubuffet, dont plusieurs œuvres ont été intégrées dans la collection d'Art brut et la « Neuve invention » avant que le premier ne les retire pour les léguer à un musée en Croatie. Son œuvre a été exposée à partir de 1977 à Zagreb, et au Paris Art Center en 1981. La Galerie Alphonse Chave lui a rendu hommage en 1985 en l'exposant aux côtés de Jean Dubuffet à Vence, sous le titre Salut à Jean Dubuffet. Enfin, une importante rétrospective lui est consacrée en 2022 à Zagreb dans le Pavillon Meštrovi? en 2026.
Edmund Monsiel
Pologne
1897-1962
Art Brut
Edmund Monsiel (1897-1962) est né en Pologne. Il suit l’école primaire et gère quelques années plus tard une petite boutique dans une ville de province, dont il est dépossédé en 1942 par les Allemands. Par crainte d’être arrêté, il se réfugie ensuite dans le grenier de son frère, à Wozuczyn. Il s’y cache jusqu’à la fin de la guerre et ne le quittera plus jusqu’à sa mort, refusant tout contact.
Il semble que la menace de l’occupant n’ait été que le prétexte à une auto-séquestration. Edmund Monsiel souffre par ailleurs d’autisme et d’hallucinations auditives et visuelles.

Edmund Monsiel est l’auteur de quelque cinq cents dessins réalisés au crayon à la mine de plomb, retrouvés dans cette mansarde après sa mort. Ils représentent presque exclusivement des visages christiques par le biais d’une ligne qui, au fur et à mesure qu’elle se développe, engendre d’autres physionomies, et ce jusqu’à l’infini.

Des textes, qui sont pour la plupart des professions de foi religieuses, des exhortations à la piété ou des sentences moralisantes, figurent également au verso ou au recto de ses compositions.
Louis Pons
France
1927
Art singulier
Après des études primaires à Marseille, à l'école des Chartreux, Louis Pons apprend le métier d'ajusteur à l'École des métiers d'Endoume, toujours à Marseille, mais ne l'exerce pas.

Dessinateur de presse à la Libération, dans les journaux issus de la Résistance, il est aussi, brièvement, comptable, ouvrier agricole, vendangeur, peintre en bâtiment...

En 1948-49, il passe un an et demi en sanatorium, à Hauteville[Où ?]. Malade, il vit à la campagne dans différents lieux du sud de la France : Montfroc, Simiane-la-Rotonde, Vence, Le Piole, Saint-Paul-de-Vence, Aix-en-Provence, Antibes, Sillans-la-Cascade.

Il découvre l'œuvre de Joë Bousquet, les dessins de Louis Soutter, les aphorismes de Lichtenberg1. Il réalise environ 2 000 dessins à l'encre de Chine pendant cette période, il peint et acquiert une presse de graveur. Mais atteint de troubles visuels, il est obligé d'abandonner le dessin.

En 1959, il compose ses premiers assemblages, sortes de collages en trois dimensions, ou tableaux en relief faits d'objets et de matériaux de récupération.

Son œuvre a reçu l'étiquette de surréalisme ou encore d'art brut. Certes il s'en est nourri, mais Louis Pons est un singulier de l'art ; à travers ses boîtes, ses reliquaires, ses collages, ses assemblages, il poursuit inlassablement une ethnologie poétique qui lui est propre. Gilles Plazy dit de lui qu'il est un « amasseur de débris qui compose des œuvres originales avec des choses usées »2, des œuvres que l'on peut trouver morbides mais qui sont toujours pleines de bizarreries, d'incongruités, de surprises et parfois même d'humour.
Josette Rispal
France
1946
Art singulier
Le bronze, le verre, le plastique, la terre, Josette Rispal utilise bien à « profusion », comme le souligne Françoise Sagan, les matériaux pour créer cet univers unique et riche de diversité où coquillages, bonbons, flore magnifique, masques translucides et poupées de chiffons se côtoient.
Josette, née à Aurillac (Cantal) en 1946, commence à partir de 1974 à travailler l’argile et découvre, en modelant L’Homme qui se roule de douleur, que la sculpture lui ouvre le monde de l’expression. L’année suivante ses recherches explosent en tous sens : elle sculpte sur laves et utilise le verre. S'ensuivent une créativité prolifique, une multiplication des matériaux, une inventivité débordante de nouvelles techniques. Dès 1977, elle expose à Paris et en Allemagne et sa première rétrospective, en septembre 1983, est suivie de nombreuses expositions internationales.
Germain Van der Steen
France
1897-1985
Art singulier
Germain Van der Steen, né Germain Vandersteen Mauduit Larive le 7 juillet 1897 à Versailles et mort le 12 avril 1985 à Garches1, est un peintre français.
Biographie

Germain Van der Steen part faire ses études en Angleterre et sera diplômé d'Oxford.

Mobilisé pendant la Première Guerre mondiale, il sera gazé.

Après l'armistice, il devient marchand de couleurs dans le quartier de l'Étoile à Paris. Passionné de peinture, il peint pendant la nuit. Il est autodidacte et son art se rattache à la peinture naïve. On distingue trois périodes dans son parcours artistique : la période non figurative, puis vient celle des végétaux imaginaires, multicolores avec draperies et enfin la période des bestiaires, où il représente principalement des chats et des oiseaux. Ses couleurs sont très vives.

Germain Van der Steen expose au Salon d'automne de 1944.