The artists
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CountryArt movement
Leonardo Delfino106
Gabriel Der Kervorkian92
Philippe Dereux81
Fred Deux8
Lou Dubois29
Erro41
Joaquin Ferrer9
Yolande Fievre37
Leonor Fini44
Johann Fischer97
Esteban Frances62
Eugène Gabritschevsky71
Madge Gill10
Henri Goetz109
Guy Harloff28
Karel Havlicek98
Jacques Hérold45
Yoshiko Hirasawa57
Emile Josome Hodinos11
Josef Hofer77
Stanislas Holas100
Vojislav Jakic12
Siegfried Klapper13
Rosemarie Koczy80
Slavko Kopac110
Jacques Lacomblez54
Yves Laloy46
Sylvain Larrière79
Jacques Le Maréchal107
Stanislao Lepri15
Leonardo Delfino
France
1928-2022
Outsider Art
Leonardo Delfino naît à Turin en 1928 au sein d’une famille italienne traditionnelle.
Son père est lui-même artiste et son enfance est marquée par l’ère mussolinienne et les difficultés écono-
miques qui poussent la famille à émigrer en Argentine en 1936.
C’est un élève aussi brillant que dissipé. Exclu de l’école à 14 ans, c’est seul qu’il préparera l’entrée à l’Ecole
des Beaux-Arts de Buenos Aires qu’il obtient brillamment... avant de la quitter au bout de quelques mois. L’Art
l’intéresse dès son plus jeune âge, il n’a que 17 ans lorsqu’il découvre un dessin de Jacques Hérold, artiste sur-
réaliste, qu’il côtoiera plus tard à Paris.
Sa vocation l’amène à exploiter ses talents manuels pour vivre, c’est ainsi qu’il construit plusieurs ateliers tout
en suivant l’enseignement d’un peintre anarchiste.
Delfino est alors très influencé par le réalisme et le socialisme, et trouve ses modèles parmi le peuple de la rue.
Artiste autodidacte, féru de littérature et de poésie, il sera toute sa vie un grand lecteur admirant aussi bien les
classiques (Tolstoï, London, Nietzsche, Dante ... etc) que ses contemporains.
Ses premières amours vont au dessin, et à la peinture, sa formation première.
Sa notoriété se développe notamment grâce à des expositions à la galerie Rubbers ou à sa participation à
des réunions culturelles dans l’entourage de Romero Brest, critique d’art dominant alors la vie artistique de
Buenos Aires. C’est le temps des « fresquistes » comme Diego Rivera ou David Alfaro Siqueiros.
Il n’a pas 25 ans.
Sa rencontre avec celle qui va devenir sa femme, Olga, transforme sa vie. Issue d’une famille russe, elle est
cultivée, mélomane et elle-même sculptrice.
Ils décident de se marier et de partir s’installer à Paris. Nous sommes en 1959, période pendant laquelle Paris
bouillonne.
Les premiers temps dans la capitale française sont difficiles mais, comme lui, d’autres jeunes artistes argentins
ont fait la traversée et, très vite, Delfino se met à la sculpture et expérimente un nouveau langage créatif en
portant son intérêt sur le métal, la « ferraille » qu’il récupère et travaille avec des vis.
Entre 1961 et 1963, dans le cadre de la Biennale des jeunes : « trente argentins de la nouvelle génération » il
réalise sa première exposition avec Pablo Curatella Manes à la galerie Creuze mais également Alicia Penalba
ou Guzman.
Son travail de l’acier, son goût pour le grand format, attire l’attention d’une jeune galeriste américaine Dar-
thea Speyer et marque le début d’une longue collaboration entre eux. En effet, entre 1970 et 1999, ils organi-
seront 8 expositions ensemble, faisant de Speyer LA galeriste de Delfino.
Le Musée d’Art Moderne de la ville de Paris conserve deux œuvres de l’artiste datant de cette période.
Dès ses premières sculptures, se pose la question centrale de l’organique et de la « réalité masquée par l’ex-
térieur ». Raoul Jean Moulin s’émerveille de ces « formes nouées, tumultueuses pour mieux s’épanouir » et de
ces volutes qui transfigurent la pauvreté de la matière.
Il expose également aux Salons de Mai (de 1966 à 1980) et dans les jardins du Centre Culturel américain avec
Albert Féraud sur le thème de « Sept propositions pour le métal ».
Comme ce dernier, et comme les autres « métallo-poètes » que sont Guino, César, Hiquily, il revisite les tech-
niques d’assemblage et de soudure, exploitant toutes les possibilités offertes par le métal pour créer un nou-
veau langage.
Ses œuvres s’illustrent par un rythme, une linéarité sinueuse et une souplesse soulignant la parfaite maîtrise
technique de la matière par l’artiste.
Il trouve son premier atelier parisien avec le sculpteur allemand Colas Geissler , rue de Clignancourt, et le divise
en deux pour le partager avec le peintre Corneille. Sur ses conseils, le propriétaire des lieux (initialement une
menuiserie) transforme les lieux, ce qui permet à Peter Klasen et à Breyten Breytenbach de s’installer, eux-aussi.
Très ouverts, Delfino et son épouse sont en contact avec de nombreux artistes comme Edouardo Jonquieres,
lui aussi argentin, (dont les peintures ne sont pas sans évoquer celles de Vasarely) ou Julio Cortazar.
Vers 1965, il abandonne l’acier pour revenir à un travail plus classique de modelage en argile et fixe ses mou-
lages en plâtre avec une résine époxy stratifiée, ce qui l’oblige à un travail minutieux de finition. Cette résine
va devenir son matériau de prédilection. Très résistante, facile à mouler, légère, elle demande de nombreuses
étapes avant d’obtenir une matière finie aux reflets bronzés concourant à accentuer l’aspect envoûtant de
sa sculpture si particulière.
Il élabore alors des œuvres anatomiques qui enthousiasment ses contemporains louant les « bouquets de
muscles et de viscères donnant naissance à des créatures hybrides auxquelles il inspire un lyrisme fascinant ».
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Les années 70 sont celles de la consécration mais aussi celles pendant lesquelles il poursuit sa quête de la création
d’un univers fantasmagorique où le noir est une couleur aussi sensuelle que funèbre.
Delfino enchaîne les expositions, à Paris et en Province, à l’international ( Biennales de Venise, de Budapest, exposi-
tions de sculptures en plein air à Séoul...) et surtout reçoit prix et commandes :
- tables-sculptures et sièges pour le Musée d’Art Moderne
- sculpture commandée par Jacques Toubon pour la Place Nationale ...
Il se voit attribuer un atelier-logement passage Ricaut où il côtoie Jacques Hérold, Edgar Pillet, Andrée Honoré tout
en continuant à travailler dans son atelier de la rue de Clignancourt.
Naturalisé français en 1975, il réalise de nombreux voyages aussi bien en Europe, qu’en Amérique du Sud ou en
Egypte.
Il bouleverse la représentation du corps, sous la pression d’un imaginaire fécond qui lui permet de réinventer la ré-
alité. C’est ainsi qu’il isole des éléments anatomiques qu’il sort de leur contexte pour les associer entre eux tout en
les modifiant. La sculpture est un langage et Delfino cherche à créer une langue qui lui soit propre alliant intériorité
et réalité objective.
Avec le développement des musées de sculpture en plein air et les politiques culturelles, certaines villes s’attachent
au développement artistique et de nombreux artistes les accompagnent comme Ipoustéguy , Viseux et... Delfino.
En 1978, la ville de Vitry sur Seine lui concède un terrain pour construire son atelier.
Il y travaillera jusqu’en 2017... quand les problèmes de santé se liguent pour réfréner son élan créatif en le contrai-
gnant d’abord à abandonner les grands formats puis à se consacrer de nouveau au dessin.
C’est en 1980 que l’une de ses œuvres est implantée Quai Saint Bernard à Paris dans le musée de sculpture en plein
air.
Il reçoit la commande d’une œuvre monumentale pour La Défense, sur le parvis de la société Technip. Il y travaille
pendant quatre ans et l’inauguration est faite en 1984, par Jack Lang, alors Ministre de la Culture, appuyant encore
l’aura de l’artiste. « Lien du corps » s’impose par sa monumentalité dans un quartier d’affaires alors en plein déve-
loppement immobilier mais aussi artistique puisque les œuvres de Calder, Miro, Agam , César jouxtent les tours qui
ne cessent de s’élever.
Les années 90 marquent une évolution dans son langage créatif. Sa recherche d’équilibre entre lignes tubulaires
et noueuses s’accompagne de l’insertion de formes géométriques. Combinant des éléments géométriques, orga-
niques, naturels, il créée « une nouvelle harmonie des contraires ». Sa technique, elle aussi, se renouvelle et il aban-
donne le moulage pour celle du montage. Si le noir lustré est toujours là, le rouge fait son apparition. L’apparition de
totems, et plus largement la multiplication d’éléments verticaux, traduit sa recherche d’équilibre.
Le rouge de la Vie s’oppose au noir de la Mort, tandis que l’utilisation de mains, réseaux sanguins, et autres détails ré-
alistes évoquent une certaine violence mais également « le temps qui se consume, la vie qui se dissout dans le vide »
A la fin des années 2000, Delfino s’isole et se met en retrait de la scène artistique. Il quitte l’atelier du passage Ricaut,
puis s’installe rue d’Arcueil. Les expositions se raréfient...
Deux opérations successives des genoux, l’obligent à réduire son activité créatrice. Il commence par diminuer les
formats de ses œuvres avant de revenir à ses premières amours : le dessin. Il alterne alors dessins précis et œuvres
plus intérieures.
L’échéance du bail de son atelier de Vitry, en 2018, l’amène à déménager l’ensemble de ses œuvres rue d’Arcueil.
Ses amis, sa famille sollicitent alors l’Académie des Beaux Arts afin de rédiger une superbe monographie, rétrospec-
tive de l’œuvre d’un artiste d’exception.
Sa disparition récente rend l’hommage à la carrière de cet artiste complet absolument indispensable afin de re-
mettre en pleine lumière celui qui fut l’un des créateurs les plus accomplis de la seconde moitié du XXème siècle
Diane de Karajan.
Gabriel Der Kervorkian
France
1932
Philippe Dereux
France
Art brut
Fred Deux
France
1924 - 2015
Outsider Art
Lou Dubois
France
1955
Surrealism
Entomologiste mésestimé, atteint de calembourite aiguë et incurable, le petit Lou Dubois est allé voir ailleurs. Poète, artiste, il ouvre des mondes d’une infinie vastitude dans des cabinets de curiosité compressés.
Le collage, c’est d’abord le découpage. Montées comme des films, les images basculent dans le grand vide et subissent des commentaires vertement sentis. Il vous plie L’autre et amont en un parapluie, une machine à coudre, un écorché et quelques verres.
Il fait montre d’un érotisme discret et courtois mais juge mal les belles-mères, les affublant de crucifix turgescents et de saucisses pendantes. Les cerveaux sont occupés par des objets inappropriés. Erudit mélancolique, il amuse et émeut de ses brillantes sotties. Mais le pire c’est qu’il découpe les enfants pour en faire des images.
Redevenu sérieux, il contribuait à feue la revue Supérieur inconnu, et expose à la galerie des Yeux fertiles.



Jöelle Busca



Erro
Iceland
1932
Surrealism
« Mon premier nom d'artiste était Ferro. Je l'avais trouvé à la suite d'un voyage en Espagne, en 1952. J'avais alors vécu une semaine dans un village, Castel del Ferro. J'avais trouvé ce nom très beau, d'autant plus qu'en islandais, "fer ro" signifie "la tranquillité qui part". Je ne savais cependant pas qu'à Montmartre il y avait un artiste brésilien, Gabriel Ferraud. Or il y a une loi en France, de la période de Vichy, qui stipule que les étrangers ne peuvent pas prendre le nom d'un artiste déjà existant. J'ai donc eu un procès, que j'ai perdu deux fois. Avec Jean-Jacques Lebel, on a alors pensé écrire ce nom avec trois "r", mais cela n'a pas été accepté. Finalement, au tribunal, on a décidé d'enlever le "F". Cela m'a plu. Et en islandais "er ro" veut dire "maintenant c'est calme" »1.

Il étudie l'art de 1949 à 1954 à Reykjavik, puis à Oslo en Norvège et à Florence en Italie. En 1955, il entre à l'École de mosaïque de Ravenne. Il s'installe à Paris en 1958 où il rencontre des artistes, des écrivains et des critiques liés au mouvement surréaliste : Breton, mais aussi Matta, Brauner, Masson, Max Ernst, Man Ray, Miro et Duchamp.

Erró fut l'époux de Myriam Bat-Yosef, avec laquelle il eut une fille en 1960.

En 1962, il publie Mecanismo, mécamanifeste, 100 poèmes mécaniques, et un manuel de mécanique pour le collège Mécascience pour le mécacours moyen.

En 1962-1963, il réalise décors et masques pour le film d'Éric Duvivier Concerto mécanique pour la folie ou la folle mécamorphose. Entre 1964 et 1967, il réalise son premier film Grimaces.

De 1963 à 1965 : Erró participe à des interventions artistiques avec son ami Jean-Jacques Lebel. Lui-même est l'auteur de plusieurs interventions artistiques. En octobre 1963, il inaugure une exposition personnelle avec le happening «Les Critiques d'art». À l'American Center de Paris, en 1964, il réalise le happening Gold Water.

En 1982, il est invité à réaliser une fresque géante à Angoulême.

En 1986, il représente l'Islande à la Biennale de Venise.

En 1989, il fait une importante donation d’œuvres d’art et d’archives personnelles à la Ville de Reykjavik. Ce fonds est géré par le Musée d'Art de la ville de Reykjavik (Reykjavik Art Museum).

En 2014, il expose avec ses amis Jean-Jacques Deleval et Speedy Graphito à l'Arsenal de Soisson

En 2016, il expose en solo à la Galerie Perrotin à New York
Joaquin Ferrer
Cuba
1928-2022
Surrealism
Joaquín Ferrer, né le 4 octobre 1928 à Manzanillo (Cuba) et mort le 25 mars 20221 dans le 14e arrondissement de Paris2, est un artiste peintre, dessinateur et graveur lié au mouvement de l'abstraction lyrique.

Après avoir étudié à l’École des Beaux?Arts de La Havane, il fait l’objet chaque année, entre 1954 à 1958, d’une exposition personnelle au salon annuel du Musée d’Art moderne de la capitale cubaine. En 1960, le Ministère de l’Éducation lui accorde une bourse pour aller étudier l’art à Paris. Son voyage prend un caractère décisif, car l’artiste décide de s’y installer et y réside toujours. En 1968, sa première exposition parisienne préfacée par Max Ernst a lieu à la galerie Le Point Cardinal qui va désormais présenter régulièrement son travail.

« […] Quant aux jeunes, je les plains. Comment n’ont-ils pas l’impression que tout a été fait avant eux ? On a tort d’en faire des dieux avant même qu’ils aient eu le temps de s’exprimer. L’un d’eux, Ferrer, est un peu ma découverte. Loin du Pop Art, du Mec’Art et de leurs succédanés, il me paraît profondément authentique […] »

— Max Ernst3

Il est exposé en France à la Fondation Maeght, au Musée d’Art moderne de la Ville de Paris et en Europe (Belgique, Suisse…). En complément de son travail de peintre, Joaquin Ferrer a aussi développé un œuvre important de graveur en illustrant de nombreux ouvrages de poètes et d’écrivains. Le style de Joaquin Ferrer tend vers l'abstraction lyrique, avec des figures construites comme des casse?têtes qui ne sont pas sans rappeler les arts premiers4.
Biographie
Naissance (1928)

Joaquín Ferrer Marquines est né le 4 octobre 1928 à Manzanillo, petit port de pêche de la pointe orientale de Cuba. Par suite d’une erreur administrative, cette date de naissance est parfois donnée comme le 4 juillet 1929. Son père, Joaquín Ferrer Herrera, exerce, comme ses ancêtres, le métier de tailleur. Sa mère, Altagracía Marquinez López, élève une famille de quatre enfants, deux garçons et deux filles5.
Jeunesse (années 1930-1940)

Le jeune Joaquín va à l’école primaire puis à l’école supérieure de Manzanillo. Très jeune, il se plaît à dessiner et à copier des tableaux. La présence américaine à Cuba se traduit par un clivage avec le reste de la population plus pauvre, mais les enfants n’en souffrent guère. Son père souhaite que l’adolescent reprenne la tradition familiale mais celui-ci est de plus en plus attiré par les arts. En 1948, il travaille à la Compagnie des chemins de fer. Fasciné par l’aviation, il prend des cours de pilotage mais il y renonce dès ses premières expériences pratiques5.
La Havane (années 1950)

Avec l’appui de son oncle, contre le gré de ses parents, il s’inscrit à l’École des beaux-arts de San Alejandro à La Havane. Il se lie à un autre étudiant, Agustín Cárdenas. Avec quelques autres élèves, il est hébergé et nourri à la prison du Castillo del Príncipe, près de l’école, commodité réservée aux étudiants impécunieux. À cette époque, il fréquente déjà, à l’extérieur de l’école, un autre futur peintre, Jorge Camacho. Leur aîné, Wifredo Lam, lui conseille de renoncer aux cours de l’École des beaux-arts, selon lui peu utiles. Joaquín Ferrer suit cet avis. En 1954, il montre ses œuvres pour la première fois au Salon de peinture du Musée d’art moderne de La Havane, et dans d’autres capitales latinoaméricaines. Il épouse Gina Pellón Blanco dont il se séparera et divorcera officiellement en 1971. Première exposition personnelle en 1955 à la galerie La Rampa, à La Havane puis en 1956 à la galerie Lyceum et en 1957 à la galerie Color Luz. Il travaille au Musée d’art moderne avec Cárdenas et Estopeñan et dans une petite galerie, Centro de Arte Cubano, en face de la cathédrale. Il réalise des gravures et, au Musée d’art moderne, une mosaïque dont une coquille dépare la signature en Ferret. La révolution de 1958-1959 à Cuba fait grand bruit dans le monde. En 1959, il reçoit une bourse du ministère de l’Éducation pour lui permettre d’étudier à l’étranger. Embarqué sur la « Reina del Mar », il arrive à La Rochelle le 8 décembre et se rend à Paris5.
Paris (années 1960)

À Paris, le monde intellectuel est en pleine effervescence pro-cubaine. Il loge à la Cité universitaire ; Lam et Cárdenas l’accueillent et le conseillent. La bourse mensuelle de 100 dollars est irrégulière mais la Maison de Cuba est tolérante. Il visite avidement les musées et les galeries de Paris et prend des cours de français à l’Alliance française. En 1961, il expose parmi les « Artistes cubains contemporains » à la galerie du Dragon puis à la galerie Epona. La Maison des jeunes de Clichy expose « Cuba et Cubains » et en 1962 dans l'exposition collective « Art latino-américain » au Musée d’art moderne, à Paris. En 1963, il participe à la IIIe Biennale de Paris au Musée d’art moderne. Lors d’une exposition collective au cinéma-galerie Le Ranelagh, premiers contacts avec le surréalisme. Il s’installe dans un atelier à Pigalle. Pendant près de deux ans, un groupe d’amateurs lui verse individuellement de quoi survivre. Première exposition à la galerie Maya à Bruxelles, et aux Pays-Bas. Il expose dorénavant régulièrement à la galerie du Dragon et dans de nombreuses expositions collectives et des salons : Réalités nouvelles, Grands et jeunes d’aujourd’hui, Comparaisons, etc. Il revoit fréquemment d’autres Cubains de Paris dont Alejo Carpentier. Il rencontre André Breton, Jean Benoît et Édouard Jaguer à la galerie L’Œil lors de l’exposition « L’Écart absolu ». Il rencontre Alain Bosquet par l’intermédiaire duquel Max Ernst demande à le connaître. En 1967, participant à l’exposition « Artistes solidaires d’Israël », il entre en contact avec les membres du Comité d’honneur, Max Ernst, Joan Miró, André Masson et Marc Chagall. Ernst visite son atelier et achète trois peintures puis invite chez lui Jean Hugues, Alexandre Iolas et Bertie Urvater. Hugues lui demande rendez-vous le lendemain et lui propose une exposition dans sa galerie, Le Point cardinal. L’exposition du Point cardinal est préfacée par un dessin-collage légendé de Max Ernst. Les révoltes étudiantes de ce mois de mai n’entravent pas le succès commercial de l’exposition. C’est le début d’une fructueuse collaboration. Il sera mensualisé et régulièrement exposé pendant dix ans. Sa fille Monia naît en décembre 19685.
Années 1970 - 1980

L’existence du peintre est désormais égale. Installé boulevard Brune depuis 1977, il épouse Anne Jézéquel (décédée en 1993), la mère de sa fille, en 1978. En 1979, il est naturalisé français. Il se passionne pour l’art extra-européen. Son quotidien se passe dans son atelier ou en contact avec ses amis : Lam, Ernst, Camacho, Cárdenas, Matta, Miró, Luca, Bosquet toujours fidèle, et beaucoup d’autres. Il voyage (Mexique, Italie, Belgique, Espagne, Pays-Bas) et passe fréquemment les vacances d’été chez Urvater à Palma de Majorque. Les expositions personnelles se succèdent : au Point cardinal, mais aussi à Genève (Engelberts), Bruxelles (Epsilon), Lima (Camino Brent)5…
Années 1990 - 2000

Sa fille Aïa naît en 1992. Il se marie avec Christiane Créteur en 1996, mère de sa fille5.

La monographie Joaquín Ferrer, l’imaginaire absolu dont le texte est dû à Lionel Ray paraît en 2001 aux éditions Palantines. L’organisation d’une exposition rétrospective de l’œuvre de Joaquín Ferrer est décidée à l’initiative de la Maison de l’Amérique latine en 20165.
Yolande Fievre
Other
1907 - 1982
Outsider Art
Yolande Fièvre est une peintre et sculpteur française, né à Paris le 25 janvier 1907 et morte à Paris en 1982.

Jeune voyageuse, elle visite l'Amérique et vivra en Egypte quelques années. Etudiante aux Beaux-Arts de Paris, plus tard professeur aux Beaux-Arts d'Orléans, elle affirmera très tôt sa position d'autodidacte. Jean Paulhan, André Breton, Bernard Requichot, Jean Dubuffet, Raymond Queneau seront ses amis.

Elle se lança dans des recherches passionnées et des expériences passionnantes sur la matière, souvent organique, qui donnent un aspect assez étrange à ses reliefs, on se croirait dans un monde fantastique et lunaire.

Ce sont des collages ou plutôt des "assemblages" où les objets sont mis en scène, des boîtes-objets ou des sortes de reliquaires un peu spéciaux. On peut y voir un plan de coupe d’immeubles dont le mur latéral se serait effondré, laissant l’œil découvrir entre les cloisons des êtres informes (difformes ou inaboutis) : leurs têtes sont de galets rongés, leurs corps, de bois flottés, avec parfois un os de mâchoire ou une arête pour compléter le décor.
Leonor Fini
Argentina
1908-1996
Née d'une mère italienne et d'un père argentin, Leonor Fini passe son enfance et son adolescence à Trieste en Italie, auprès de sa mère et de sa famille maternelle. Elle n'a pas connu son père, très tôt disparu. Dans un milieu bourgeois très cultivé, elle acquiert une culture cosmopolite. Elle quitte sa famille à 17 ans pour s'installer à Milan et commence à peindre, adoptant le classicisme et la peinture tonale à l'exemple de Carrà.

En 1937, elle quitte l'Italie pour Paris et rencontre André Breton et les surréalistes. S'inspirant de leurs théories, elle expérimente le « dessin automatique ». Elle se lie d'amitié avec Georges Bataille, Victor Brauner, Paul Éluard et Max Ernst sans jamais intégrer le groupe, n'ayant aucun goût, selon elle, pour les réunions ni les manifestes. C'est en solitaire qu'elle explore un univers onirique mettant en scène des personnages aux yeux clos (des femmes le plus souvent). Des jeunes gens, un peu androgynes, alanguis face à des sphinges protectrices évoluent ou rêvent dans un climat de fête cérémonielle où l'érotisme flirte avec la cruauté. Chez elle, la femme est sorcière ou prêtresse, belle et souveraine.

Sa première exposition monographique a lieu à New York, en 19392.

Leonor Fini a réalisé de nombreux portraits, tels que ceux de Jacques Audiberti, Jean Genet, Anna Magnani, confectionné des costumes pour le théâtre, le ballet et l'opéra et illustré des textes de Marcel Aymé (La Vouivre), d'Edgar Poe, du marquis de Sade (Histoire de Juliette, 1945).

De nombreux poètes, écrivains, peintres et critiques lui ont consacré des monographies, essais ou poèmes dont Jean Cocteau, Giorgio De Chirico, Éluard, Ernst, Alberto Moravia...

Quoique de façon parfois critique, des peintres comme Ivan Chtcheglov, Roger Langlais ou Le Maréchal se sont intéressés à certaines de ses œuvres, notamment ses paysages fantastiques.

Leonor Fini séjournait souvent retirée du monde, mais non sans festivités, ayant eu des maisons en Loire, en Corse (couvent saint François près de Nonza). Elle rencontre le diplomate italien Stanislao Lepri (1905-1980) en 1946, qu'elle encourage à peindre. Il devient son compagnon et la rejoint à Paris en 1950. Elle partage sa vie et son atelier avec Lepri, jusqu'à la mort de ce dernier en 1980.

Leonor Fini adorait les chats, elle a peint de nombreux tableaux et dessiné plusieurs esquisses et aquarelles en hommage aux chats. En 1977, elle consacra même un livre entièrement dédié à sa passion pour les félidés, Miroir des chats.

Elle meurt dans un hôpital de la banlieue parisienne, sans jamais avoir cessé de peindre et d'écrire3.

De 1939 à sa mort, on a recensé plus de 45 expositions personnelles en Europe et aux États-Unis3.

Neuf films ont été consacrés à son œuvre, dont La Légende Cruelle (1951) de l'écrivain et cinéaste lettriste Gabriel Pomerand.
Johann Fischer
Other
1919-2008
Art brut
Esteban Frances
Spain
1913-1976
Surrealism
Eugène Gabritschevsky
Other
1893-1979
Art brut
Eugen Gabritschevsky est né à Moscou, en Russie. Fils d’un célèbre bactériologiste, il fait lui-même des études de biologie et se spécialise dans la génétique. Il rédige aussi plusieurs articles remarqués dans les milieux scientifiques. Plus tard, l’étudiant est invité à poursuivre ses recherches à la Columbia University de New York, avant de travailler en 1926 à l’Institut Pasteur, à Paris. Mais Eugen Gabritschevsky est sujet à des troubles psychiques qui le contraignent de mettre un terme à son activité professionnelle. Il est alors recueilli par son frère et sa sœur, qui résident à Munich, avant d’être interné en 1931 dans un hôpital psychiatrique où il demeure jusqu’à sa mort.

Pendant plus de quarante ans, Eugen Gabritschevsky s’adonne à la création artistique, réalisant quelque cinq mille peintures et dessins. Il travaille sur des feuilles de papier récupérées au rebut ainsi que sur des pages de calendrier et des circulaires administratives. Il met en œuvre plusieurs techniques aléatoires : il étale de l’aquarelle ou de la gouache au pinceau ou au doigt, puis intervient avec un chiffon ou une éponge, faisant surgir des formes suggestives. Il exploite ensuite ces émergences par quelques coups de pinceau, donnant naissance à des figures anthropomorphes monstrueuses et à des animaux étranges sur fond de paysages énigmatiques. Eugen Gabritschevsky pratique également d’autres méthodes qui permettent l’irruption d’éléments inattendus, comme le tachisme ou le pliage.
Madge Gill
United Kingdoms
1882-1961
Art brut
Madge Gill est née dans la banlieue de Londres, en Angleterre. Elle est élevée par sa mère et sa tante, puis placée dans un orphelinat, avant de rejoindre le Canada où elle est employée comme servante dans une ferme. Elle revient à Londres à l’âge de dix-neuf ans.
Vers 1903, elle est initiée au spiritisme et à l’astrologie par sa tante. Quatre ans plus tard, elle se marie et donne naissance à trois fils, dont un enfant mort-né. Son deuxième enfant est emporté par l’épidémie de grippe espagnole, en 1918. Madge Gill tombe alors gravement malade et perd l’usage de son œil gauche.

Un an après ce deuil, elle se met à dessiner, écrire et broder, créant une robe d’une grande finesse. Guidée par un esprit qu’elle surnomme « Myrninerest » – que l’on pourrait traduire par « mon repos intérieur » (My Inner Rest) –, Madge Gill travaille debout, la nuit, à la lumière d’une lampe à huile. Elle utilise comme support du carton ou du calicot et trace de manière obsessionnelle, à l’encre de Chine ou au stylo bille, un visage féminin coiffé d’un chapeau qu’elle inscrit dans des décors constitués d’architectures imaginaires.
Henri Goetz
United States
Surrealism
29 septembre 1909 à New York et mort le 12 août 1989 à Nice, est un peintre et graveur français d'origine américaine.


La famille d'Henri Goetz est d’origine française. Vers 1850, son grand-père, Bernard Goetz, Alsacien de la région de Colmar, quitte la France pour les États-Unis. Bricoleur, il invente durant son long voyage une sorte de réflecteur afin de mieux éclairer sa lecture, son passe-temps principal, dans une cabine peu éclairée. Cette invention simple suscite l’admiration de ses compagnons de voyage et il reçoit rapidement la proposition d’un voyageur de première classe d’exploiter cette trouvaille dès leur arrivée à Philadelphie.

En 1855, Bernard Goetz ouvre une société de réflecteurs, The American Reflector Company, qui deviendra plus tard The B. Goetz Manufacturing Company. Il épouse une Américaine avec laquelle il a cinq enfants. À l’âge de onze ans, le père d'Henri, enfant cadet, est renvoyé de son école, incapable d’apprendre l’orthographe et donc inapte à poursuivre des études plus avancées. Apprenti mécanicien dans la nouvelle industrie de la bicyclette, il participe à des courses cyclistes. Un début de tuberculose l’empêche de poursuivre sa carrière de cycliste, mais il commence à écrire des nouvelles durant les années passées dans l’Ouest américain. De retour dans l’Est, il se marie avec celle qui sera la mère d'Henri Goetz.


Henri Goetz voit le jour en 1909 à New York, où son père dirige une entreprise de matériel électrique. Fils unique, il reçoit une éducation stricte de sa mère, pour qui les principes éducatifs remplacent l’affection. En 1916, sa famille quitte New York pour s’installer en banlieue, à Far Rockaway, dans le Queens. Goetz y termine l’école primaire et secondaire, et ensuite le lycée.

Son rêve de quitter le foyer familial se réalise en 1927 ans lorsqu’il part étudier à Boston, au Massachusetts Institute of Technology, en vue de préparer une carrière d’ingénieur électricien. C’est à cette époque qu’il commence à s’intéresser à l’art, et il suit des cours de dessin. Il s’inscrit en 1929 à l’université Harvard, où il suit des cours d’histoire de l’art. Il quitte l’université la même année pour suivre des cours de peinture au Grand Central School of Art (en) de New York.

Un jour, une étudiante en peinture lui raconte son expérience personnelle de Paris et de ses ateliers. Cela est suffisant pour déclencher en Goetz l’envie de partir pour la France.
Les années d'apprentissage

Arrivé à Paris en 1930, il travaille dans les académies de Montparnasse (Académie Julian et Académie de la Grande Chaumière) et quelque temps dans l'atelier du peintre Amédée Ozenfant. Goetz est intéressé par le portrait et l’étude du nu. Son but était d’exprimer le caractère de ses modèles par une ressemblance extérieure et intérieure au moyen d’une facture expressionniste et très colorée. Il mélange ardemment le procédé cubiste et le coloris expressionniste.

« Au début je me suis consacré uniquement au portrait, car la figure humaine me paraissait contenir une chaleur que je n’avais pas trouvée dans mes études où je me préparais à une carrière d’ingénieur électricien. Durant ces six années, la peinture apprise dans les académies me servait à créer des ressemblances et à approfondir l’intimité du regard des autres1. »

Goetz se retrouve plongé dans le milieu artistique de Montparnasse. Jusqu'alors, sa connaissance de la peinture n'allait pas au-delà de l'impressionnisme. Son ami le peintre Victor Bauer lui ouvre l’esprit à la peinture vivante. « Je lui dois le déclenchement du deuxième stade de mon évolution », dit Goetz2.

Il découvre les œuvres de Pablo Picasso, Georges Braque, Henri Matisse, Georges Rouault, Paul Klee et Vassily Kandinsky. Grâce à Bauer, Goetz se familiarise aussi avec le freudisme, la politique de gauche, la sculpture primitive, la poésie et la musique d’avant-garde. Il poursuit alors l’étude du portrait et commence à peindre en 1933 ses premiers paysages de construction simpliste et laborieuse, dans une matière violente, sombre et très empâtée, où se retrouve à la fois l’influence conjuguée du fauvisme et du cubisme. Son autoportrait de 1935 est construit avec des formes fortement marquées par le cubisme, mais dans un coloris vif et pur, emprunté au fauvisme3. De 1932 à 1934, Goetz habite au 16, rue Bardinet à Paris.

En 1935, Goetz considère que la période de l’apprentissage est finie et se sent prêt à se lancer dans l’aventure de l’invention de sa propre peinture. La même année, il emménage au 19, rue Daguerre à Paris. En septembre, à l'Académie de la Grande Chaumière, il fait connaissance de Christine Boumeester, qu'il épousera la même année. Le couple se lie avec le peintre Hans Hartung, qui était leur voisin de palier rue Daguerre : tous trois exposent la même année au Salon des surindépendants.
La période surréaliste

Dès janvier 1936, Goetz commence à peindre des tableaux non figuratifs4. Une « peinture non figurative de pure invention » pour exprimer son univers intérieur, mais sans se servir des objets du monde réel. « Si je choisis le monde non figuratif, c’est que je crois qu’il est plus vaste que l’autre. Je crois qu’il y a plus à découvrir dans l’inconnu que dans le connu. Si la limite du connu est l’inconnu, l’inverse ne me semble pas vrai5. » Ce changement restera la seule fraction dans son œuvre, qui se développera plus lentement. La décision de rompre avec le monde visible marque également la fin de sa période d’apprentissage et plonge Goetz au cœur des courants actuels en engageant sa peinture dans la modernité. Voulant peindre abstrait, Goetz se lance dans l’exploration de ses visions intérieures. Cependant, tout en revendiquant l’indépendance de sa peinture du monde réel, son discours pictural ne correspond pas à la pratique de l’art abstrait développée dans les années 1930-1940. Le sujet de ses tableaux dépend en grande partie de son imagination et pas seulement de l’agencement de composants formels. Ce changement d’orientation le rapproche du monde surréaliste. Son œuvre se développe dans cette dialectique de courants opposés et c’est là que réside son originalité.

Un événement important de cette période est l’amitié avec le poète Juan Bréa et sa femme, Mary Low, qui font partie du groupe surréaliste d’André Breton. C’est la découverte du surréalisme pour Goetz. En 1936, Goetz ignore à peu près tout de ce mouvement. Son ami, le peintre allemand Oelze Richard, lui parle pour la première fois de Salvador Dalí. À partir de ce moment, Goetz fréquente les surréalistes Raoul Ubac, Benjamin Péret et Óscar Domínguez. André Breton s'y intéresse d'ailleurs — il rencontre Goetz en 1938 —, sans toutefois proposer à l'artiste de participer aux manifestations du mouvement.

L’esprit surréaliste qui imprègne désormais sa peinture va engendrer des pièces comme les Chefs-d’œuvre corrigés en 1938-1939, que Goetz appelle une « collaboration collective posthume ». Sur les fonds des reproductions, Goetz va laisser libre cours aux images associatives que lui suggèrent des œuvres célèbres. C'est en les découvrant en 1939 qu'André Breton leur trouve le titre de Chefs-d'œuvre corrigés. Elles seront exposées dans leur ensemble pour la première fois en 1975 par la galerie Jean-Claude Bellier à Paris, dans le cadre de l’exposition rétrospective Henri Goetz.

La peinture de Goetz n’est cependant jamais dirigée que par le symbolisme des rêves : la spontanéité et l’imagination l’emportent toujours sur l’interprétation du subconscient. Pour les surréalistes, le tableau est le théâtre d’opérations mentales ; pour Goetz, il est principalement le lieu de construction d’un monde inventé, où l’imagination règne et le tableau se nourrit de ses propres sources. La différence est capitale : pour Goetz, tout repose sur l’activité imaginative et inventive et non sur la psychologie.

« Je croyais pouvoir créer des formes où mon inconscient rejoindrait ceux des autres. Cette démarche n’était pas étrangère à celle des surréalistes mais sa réalisation s’opérait dans un univers des formes pour moi abstraites, mais évocatrices d’objets connus, parfois organiques. Cette ressemblance ne m’intéressait guère, ce qui m’éloignait des surréalistes. L’espace de mes tableaux ressemblait à celui des œuvres classiques. Je n’étais pas considéré comme artiste abstrait et pourtant je me sentais plus près d’eux1. »

La Seconde Guerre mondiale

Le début de la Seconde Guerre mondiale trouve Henri Goetz et Christine Boumeester en Dordogne. Grâce à sa nationalité américaine, Goetz n’est pas mobilisable. À l’arrivée des Allemands à Paris, en juin 1940, ils décident d’y rester, puisque l’Amérique n’est pas encore entrée dans le conflit. Mais Paris se vide rapidement et ils partent alors pour Carcassonne rejoindre le groupe surréaliste belge de René Magritte et Raoul Ubac. Deux mois plus tard, ils reviennent à Paris, dans leur nouvel atelier au 72, rue Notre-Dame-des-Champs, où ils fondent, avec Christian Dotremont et Raoul Ubac, La Main à plume, première revue surréaliste parue sous l’occupation.

C’est à cette époque que Goetz s’engage dans la Résistance. Sa véritable activité est la fabrication de faux papiers, son habileté de peintre et sa connaissance des techniques d’impression étant mises au service de la lutte contre l’occupant. Il imprime également des tracts et des affiches qu’il parvient à coller aux murs grâce à une technique spéciale, en jouant aux amoureux avec sa femme Christine.

En 1942, l’Amérique entre en guerre. Christine Boumeester et Goetz sont obligés de se cacher, en habitant des petits hôtels de Paris. Dénoncés par un poète surréaliste tchèque[Lequel ?] pour leur activité clandestine et comme « membres importants de la Résistance »[réf. nécessaire], ils sont contraints de quitter Paris.

En collaboration avec Christine Boumeester, il illustre La Femme facile de Georges Hugnet. Il illustra également de dix lithographies les Explorations de Francis Picabia. Ils se réfugient à Nice et louent une chambre chez des habitants de la vieille ville. Retirés à Nice, les Goetz fréquentent Francis Picabia, Alberto Magnelli, Jean Arp, Nicolas de Staël. Décidés de partir pour l’Amérique, ils en sont empêchés par l’occupation allemande de la zone libre et la fermeture du consulat des États-Unis. Dénoncés de nouveau à Nice, ils doivent partir pour Cannes. De nombreux petits emplois exercés à Cannes leur permettent de survivre.

Après l’explosion d’une bombe à retardement chez eux, les Picabia les hébergent le temps de trouver un nouveau logement. Pour Goetz, l’amitié avec Picabia « était stimulante, plein d’étincelles de génie »[réf. nécessaire]. Marie Lluisa Borras, auteur d’une monographie de référence sur Picabia en 1985, considère que « le retour à l’abstraction de Picabia est dû aux conversations avec ce jeune couple de peintres, Christine Boumeester et Henri Goetz […]. Ouverts et cordiaux, ils étaient amis avec de nombreux artistes de leur génération, Hartung, Vieira da Silva, Domela, Atlan ou Raoul Ubac, avec qui ils avaient fondé La Main à plume, considérée comme l’organe de la seconde vague surréaliste6. »

Un emploi trouvé à la mairie du Cannet permet à Goetz de ne pas partir en Allemagne pour le service du travail obligatoire. Ses activités dans la résistance étant terminées, il reste au Cannet jusqu’à la fin des hostilités.
La Libération

À la Libération, Goetz rentre à Paris, où il retrouve son atelier de la rue Notre-Dame-des-Champs. En 1945, René Guilly, que Goetz connaît par Ubac, l’invite faire des reportages pour la rubrique « peinture » de son émission hebdomadaire radio Le Domaine de Paris à la Radiodiffusion française.

En 1947, le cinéaste Alain Resnais tourne Portrait d'Henri Goetz, son premier film. C'est un court-métrage muet tourné en 16mm d’une durée de 21 minutes.

En 1949, Henri Goetz obtient la nationalité française.
L'abstraction

Avant 1947, un changement s’opère dans les dessins de Goetz. Il se détache progressivement de l’imprégnation surréaliste. Il s’oriente vers un graphisme, les images et les constructions s’épurent, se simplifient, il donne de plus en plus d’importance à la ligne et au trait qui deviendront la matière même de la composition. Il faudra attendre 1947 pour que cette tendance se généralise dans tout son art.

Il n'y a plus de visions chargées par l’inconscient et les formes allusives : la primauté est donnée à la construction par la ligne, la technique picturale est d’une touche plus libre et on ne trouve plus trace des glacis ni du clair-obscur. Une plus grande importance est donnée à la couleur et a sa puissance expressive. Goetz est en train de libérer et d’explorer sa palette.

Au cours des années 1950, l'abstraction de Goetz est voisine de celle d'Hans Hartung, de Pierre Soulages et de Gérard Schneider par la vivacité des tracés graphiques et le rôle des fonds colorés7. Dès 1960, le monde extérieur reprend place dans l'élaboration des œuvres, à partir des suggestions offertes par le paysage ou les objets (Bord de rivière en Corse, 1965, pastel à l'huile, collection particulière[réf. nécessaire]).

La période abstraite de 1947 à 1960 est une période de transition qu’il faut distinguer de l’abstraction comme constante de son esthétique. Dans cette période, l’artiste fait le point sur tous les moyens d’expression qu'il expérimente jusqu’à trouver ceux qui vont renouveler son style. L’espace de la peinture de Goetz change, il reçoit une nouvelle lumière. L’espace n’est plus le rideau de scène, c’est une réalité sensible[pas clair]. De 1950 à 1960, une géométrisation de plus en plus poussée s’affirme. Les formes se dépouillent et se séparent finalement les unes des autres, sur un espace richement coloré.
Guy Harloff
France
1933 - 1991
Outsider Art
Fils d’un peintre-graveur franco-néerlandais d’origine russe et de mère suisse d’origine italienne. Il passe la guerre en Italie, puis y débute des études classiques de lettres, puis de Cinéma (il sera Assistant de V. de Sica en 50)

Dès 52 il débute un travail de peintre-collagiste autodidacte sur des éléments collectés dans la rue, directement influencé par les travaux de K.Schwitters.
Première exposition à Florence en 1954 (il a 21 ans) à la Galerie Numero, puis en 59 à Milan chez A. Schwartz, puis à Venise, Rome, Paris en 61, Los Angeles, Copenhage, Turin, Genève…

S’installe à Paris en 55 après des voyages en Grèce, Turquie et Iran.
Il retournera en Orient entre 62 et 65 et y étudiera les rites, les religions, les symboles et traditions de ces sociétés.
Séjourne au « Beat Hotel » , rue Git le cœur, où sont Allen Ginsberg, W. Burroughs, B. Gysin, entre Paris et Tanger.

De nouveau fixé à Milan après 65 il voyagera encore fréquemment à New York, Paris, Londres, Amsterdam, Bruxelles et en Scandinavie.

Guy Harloff participa à la Documenta 5 de Kassel en 1972 dans le département des « Mythologies individuelles ».
En 1973 il achève la construction de son bateau « Le Devenir », sur lequel il vit dèslors et navigue, mais sa santé l’obligera à renoncer à son projet de voyage au long-court.

Prototype du Globtrotter curieux, parlant cinq langues, il fréquenta beaucoup d’artistes d’avant-garde mais n’intégra aucun groupe.
Son œuvre personnelle fut célébrée par de grands critiques tels que W. Bourroughs, R .de Solier, A. Joffroy, P. Waldberg, H. Miller notamnent.


Il fut un voyageur incessant, indépendant des mouvements culturels et des modes. Ses influences et sources d’inspiration seront multiples ( de part ses origines, ses voyages et sa curiosité constante)
Sa pratique quotidienne et rituelle du dessin l’accompagnera partout. Ces oeuvres sont toujours des récits, non selon la forme du classique carnet de voyage mais plutôt comme condensation d’une impression, d’une lecture, ou d’une rencontre, chacun d’entre eux constituant alors la page de son journal intime.

Son usage des alphabets, de la calligraphie, des signes et symboles trouvent sa source dans sa passion des cultures orientales (Tabula, Mandala, Main de Fatima, Œil, symboles sprituels …) mais aussi dans la tradition classique européenne et italienne des blasons, des emblèmes, de la peinture murale et religieuse, des ex-voto, de l’ésotérisme et de l’alchimie.

Ses dessins constituant parfois des labyrintes ou des rébus.
Appropriation et recyclage seront un projet esthétique intime et spontané, poétique et utopique.

Ses représentations figuratives ne dérivant pas d’un processus logique, ni d’un raisonnement mais d’une méditation, puis d’une condensation dans un jeu spontané et imprévisible proche des dessins d’enfants, du jeu et de l’automatisme (si chers aux Surréalistes), et de l’Art Brut par la récurrence des motifs et une systématique occupation de tout l’espace de la feuille par le moyen technique “simple” et casi exclusive du stylo à bille.

“ Le concept est celui de la Voie Royale , des Alchimistes.
Faire un parcours spirituel.
Chaque travail est thérapie. Répétition. Rite. Découverte et possession.”
Déclare-t-il en 74.

Le motif de l’œil prendra une place prépondérante dans ses œuvres des années 70. L’oeil du regard, de la contemplation, de la vision, du visionnaire, mais aussi le troisième oeil de la vision extra-sensorielle, de la vision intérieure.
L’oeil-symbole mais aussi outil d’observation et d’exploration, du voyageur et de perception du rêveur.
Voir pour se voir, se comprendre en captant les signes du monde tel fut son programme.




Karel Havlicek
Czech Republic
1907-1988
Karel Havlicek est né le 31 décembre 1907 à Berlin, dans une famille cultivée. En 1923, il s'installe avec ses parents à Prague, il étudie à la faculté de droit de l'université allemande, en 1934 il obtient son diplôme de docteur en droit.

Karel Havlicek est chef de la police mais à l’arrivée du régime communiste, il est rétrogradé à un poste subalterne.

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Un jour, alors qu’il marchait dans la rue, il s’arrêta et regarda le ciel puis dit à sa femme : « A partir d’aujourd’hui, je vais faire un dessin par jour pour remercier la vie ».

Il a été découvert en 1948, par Karl Teige, le grand théoricien d’art tchèque proche des surréalistes.

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Son œuvre qui représente le plus souvent des métamorphoses de visages, d’animaux monstrueux, peut être lue comme une métaphore du système communiste dont il subit les discriminations et la censure.

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Tout comme Friedrich Schröder Sonnenstern, son œuvre se situe à la lisière de l’art brut et de l’art surréaliste.

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Jacques Hérold
Romania
1910-1987
Surrealism
Jacques Hérold (pseudonyme de Hérold Blumer) est un peintre, sculpteur, illustrateur lié au mouvement surréaliste, né à Piatra Neam? dans le jude? de Neam?, dans la province de Moldavie en Roumanie, le 10 octobre 1910 et mort à Paris le 11 janvier 1987.
Yoshiko Hirasawa
Japan
Surrealism
Yoshiko ne nous est pas tombée du ciel, mais presque.
On ne saurait trop rappeler dans quelles surprenantes conditions cette artiste japonaise contemporaine allait rompre avec sa première vie pour accéder au monde de la peinture. Yoshiko Hirasawa, munie d’une maîtrise ès lettres de l’université Keio (Tokyo), avait en effet commencé une brillante carrière de présentatrice à la télévision japonaise NHK. À l’occasion d’un voyage à Paris, elle abandonna brusquement ce métier pour se consacrer à l’art.
Dans sa peinture inspirée de l’école métaphysique, Yoshiko se situe en position de « médium » par rapport au monde extérieur, toujours prête à capter des signaux furtifs et les présences incertaines « de l’autre côté du miroir ». Yoshiko présente sa première exposition à Paris avec le concours du ministère de la Culture, en 1979. Par la suite, elle participe à de nombreuses expositions en France et à l’étranger.
À Paris, elle expose en compagnie de Marcel Duchamp et de Max Ernst (Galerie Artcurial). La FIAC lui consacre une exposition personnelle, ainsi que la Pinacothèque de Bari (Italie), le Fuji Television Gallery à Tokyo et le musée d’Art moderne de Toyama. Elle eut encore le rare honneur d’une exposition personnelle au musée national du Palais d’Été (Saint-Pétersbourg). En cette fin de siècle où l’art cherche désespérément un nouveau souffle, on ne peut continuer à ignorer l’œuvre de Yoshiko.
En présentant pour la première fois une rétrospective de sa peinture, ce livre cherche à pénétrer son secret.
À la fin de l’ouvrage, une anthologie critique réunit des textes de Georges Boudaille, Stéphane Déligeorges, Jean-Pierre Faye, Alain Jouffroy, Gilbert Lascault…
Emile Josome Hodinos
France
Josef Hofer
Austria
né en 1945
Art brut
Biographie

Josef Hofer est en 1945 en Bavière. Lui et son frère Walter, né 5 ans plus tôt, souffrent d’un retard mental, de difficultés d’audition et d’élocution. Josef Hofer souffre également d’une mobilité limitée et ne parle presque pas. Leurs parents les élèvent dans une ferme en Haute Autriche et ne les scolarisent pas.

En 1982, le père d’Hofer meurt et sa mère part vivre à Kirchlag avec ses fils. Dès 1985, Josef Hofer fréquente l’hôpital de jour de Linz et, en 1992, il intègre l’institution de Ried, à Innkreis, en Autriche. Là, Élisabeth Telsnig, historienne de l’art et qui collabore à des ateliers pour handicapés mentaux, rencontre Hofer en 1997, découvre son goût pour le dessin et l’encourage dans cette voie. À partir de 1998, l’œuvre d’Hofer est conservée.
Œuvre

Selon les témoignages, Josef Hofer dessinait déjà enfant, il « recopiait des livres d’images » et représentait « son environnement immédiat, la vie paysanne, les chevaux, les chars, les outils, la vannerie, les machines agricoles. » 1. Néanmoins aucun dessin de cette époque n’a été conservé. Ce n’est qu’en 1998, grâce à l’intervention d’Élisabeth Telsnig, que sa production a été systématiquement préservée. À partir de 2001, Hofer dessine principalement des autoportraits en pied, déshabillés. "Il entoure ses nus avec des cadres, comme pour former un cocon protecteur. Frontaux, crus, le sexe rehaussé de rouge, ses corps sont souvent sans pieds ni tête ou alors contraints dans l'espace restant." 2 Michel Thévoz relie ce phénomène à deux évènements : l’achat d’un miroir dans lequel il s’observe plusieurs heures par jour et la découverte d’un album de quatre photographes américains qui traitent du nu masculin. Le sexe masculin est amplement représenté et l’onanisme est un des sujets récurrents de l’œuvre d'Hofer3.

Elisabeth Telsnig décrit sa méthode de travail comme suit: «Il parcourt l'atelier en riant, saisit immédiatement son matériel, un crayon noir, des crayons de couleur, une gomme et un taille-crayon, et travaille de façon autonome avec une grande persévérance. [...] Il gomme souvent, cherche sans cesse de meilleures positions pour ses figures ou des constructions plus précises pour ses machines. Il m'annonce clairement quand il considère son travail comme terminé, toujours en riant, et m'explique par signes le degré d'achèvement du dessin.»4.

Par le biais d’Élisabeth Telsnig, la Collection de l’Art Brut [archive] possède une centaine d’œuvres de cet artiste. Ce musée lausannois lui a consacré une première rétrospective en 2003 et une seconde en 2012. En outre d’autres collections ont accueilli son œuvre en leur sein telles que The Museum of Everything [archive], Art)&(marge [archive], Arnulf Rainer… Il a également été exposé par la galerie am Stein [archive] et par la galerie christian berst [archive]5.
Stanislas Holas
Czech Republic
1905-1989
Art médiuminique
Stanislas Holas est un artiste médiumnique d’un cercle spirite de Moravie du Sud.

Tonnelier de métier, il fut ensuite gendarme.

Il dessine très tôt jusqu’à un âge très avancé, avec de longues pauses. Il intensifie sa production après la mort de sa femme, en 1969.

Ses dessins sont présentés dans diverses expositions médiumniques en Tchécoslovaquie et à New York en 1937.

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Les représentations figuratives de ses premiers dessins (autour des années 1920) disparaissent dans les œuvres des années 1940, qui représentent des objets vibrants aux couleurs chaudes, ou des formes rondes et ondulatoires. Sur certains de ses dessins on distingue des écritures spirites. A partir des années 60, il travaille à l'encre de chine qui témoigne de son inspiration puisée dans les ornements caractéristiques des costumes folkloriques de la Moravie du Sud.
Vojislav Jakic
Macedonia
Siegfried Klapper
South Africa
Rosemarie Koczy
United States
1939-2007
Art brut
Slavko Kopac
Croatia
1913-1995
Art brut
Après des études à l'académie des beaux arts de Zagreb, Slavko Kopa? fait un stage d'un an à Paris, de 1939 à 1940, avec une bourse que lui a accordée le gouvernement français3. Puis, à cause de la Seconde Guerre mondiale, citoyen croate, il est obligé de retourner dans l'État indépendant de Croatie où il arrive en avril 1941 après être passé par Mostar plusieurs semaines et avant d'atteindre la capitale pour enseigner au Lycée de Zagreb jusqu'en 19434.

De 1943 à 1948, il arrive à passer en Italie et vit et travaille à Florence. En août 1948, il s'installe définitivement à Paris et rencontre Jean Dubuffet puis devient le conservateur de la collection de La compagnie de l'art brut dont il est un des fondateurs5. Il fait également partie des artistes dont des œuvres furent conservées à la Collection de l'art brut de Lausanne.
Œuvre
Slavko Kopa? fut un ami et employé de Jean Dubuffet, dont plusieurs œuvres ont été intégrées dans la collection d'Art brut et la « Neuve invention » avant que le premier ne les retire pour les léguer à un musée en Croatie. Son œuvre a été exposée à partir de 1977 à Zagreb, et au Paris Art Center en 1981. La Galerie Alphonse Chave lui a rendu hommage en 1985 en l'exposant aux côtés de Jean Dubuffet à Vence, sous le titre Salut à Jean Dubuffet. Enfin, une importante rétrospective lui est consacrée en 2022 à Zagreb dans le Pavillon Meštrovi? en 2026.
Jacques Lacomblez
Belgium
1934
Surrealism
Jacques Lacomblez se passionne dès son adolescence pour le Romantisme allemand, Richard Wagner, Gustav Mahler, le Symbolisme, Charles Baudelaire, Stéphane Mallarmé, Arthur Rimbaud, le Surréalisme, l'histoire des Cathares, Karl Marx, Sigmund Freud et la psychanalyse ou encore, mystique athée, à certains aspects de la gnose orientale. Il peint ses premiers tableaux d’esprit surréaliste à l’âge de 15 ans lorsqu’il découvre l’univers de Giorgio De Chirico puis celui de Max Ernst qui exerce une forte influence sur son travail. Il a aussi une grande admiration pour Kandinsky et Piet Mondrian. En janvier 1952, sa première exposition a lieu à la Galerie Saint-Laurent, à Bruxelles, réputée pour être un haut lieu de découverte de jeunes talents.

Dans le domaine de l'écriture poétique, après avoir été influencé très jeune par Jacques Prévert, la découverte de Breton et de Benjamin Péret inaugure une nouvelle voie où l'automatisme prendra son importance. Mais l'empreinte de Mallarmé, de recueils comme "Serres Chaudes" de Maeterlinck et "Les Reposoirs de la Procession" de Saint-Pol-Roux restera déterminante. Jacques Lacomblez rencontre René Magritte au début des années 1950 et fréquente les poètes surréalistes belges comme E. L. T. Mesens, Achille Chavée, Marcel Havrenne, Marcel Lecomte ou Paul Nougé. En 1956, il fait la connaissance d'Edouard Jaguer, animateur du mouvement et de la revue "Phases", avec qui il collabore étroitement à l'organisation des différentes activités et participe aux nombreuses expositions en Europe comme en Amérique latine et en Amérique du Nord. Il crée les éditions et la revue "Edda" qui comptera 5 numéros (de 1958 à 1965), et les éditions "L’Empreinte et la Nuit" qui publient des recueils de poèmes de Daniel Abel, Achille Chavée, Claude Tarnaud et Jean Thiercelin ainsi que les siens.

En 1958, par l'intermédiaire de Jean-Jacques Lebel, il rencontre André Breton. À la même époque, il entre en relation étroite avec plusieurs surréalistes dont Georges Henein, Wifredo Lam, Karl Otto Götz, Robert Benayoun, Jean-Pierre Duprey, Gérard Legrand, etc.

Sous l’impulsion de Marcel Lecomte et de Breton, il passe un an en pays Cathares, principalement à Montségur et dans le Sud-Ouest de la France. Durant ce séjour marquant, il se lie d'amitié avec Jean Thiercelin, Adrien Dax et Christian d’Orgeix.

Lacomblez participe à deux importantes Expositions Internationales du Surréalisme : en 1959 à la Galleria Schwarz de Milan, intitulée "Mostra Internazionale del Surrealismo" et en 1961, à l’initiative de Breton et de Marcel Duchamp, à la Galerie D’Arcy à New-York, titrée « Le Domaine des enchanteurs ».

En 1963, débute une amitié jamais démentie avec le poète Claude Tarnaud 1; ensemble et avec Thiercelin, ils partageront, entre autres, la passion pour le jazz et fréquenteront assidûment Julio Cortázar parmi tant d'autres mémorables figures des Arts et des Lettres. Partagé entre Bruxelles et Paris, il rencontre la plupart des artistes et poètes surréalistes du monde entier ; il expose notamment à Paris, à Rome, en Allemagne, au Danemark et au Brésil.

En 1964, à l'occasion de ses 30 ans, une grande exposition lui est consacrée au Palais des Beaux-Arts de Bruxelles.

Après la Pologne en 1980 (Poznañ, Varsovie...), le Musée d’Ixelles à Bruxelles propose sa première rétrospective en Belgique, en 1983.

Féru de musique ancienne, classique et contemporaine, Jacques Lacomblez a réalisé d'importants hommages picturaux à Mahler, Sibelius, Xenakis, Feldman, L. Nono, Grisey ou Ferneyhough... et pour le jazz à Duke Ellington, Thelonious Monk et Ornette Coleman. Il a également illustré plusieurs recueils de poètes, préfacé de nombreux catalogues d’exposition et ses poèmes ont été illustrés par divers artistes.

Sous son impulsion, plusieurs petites maisons d'édition belges et françaises ont fait (et vont faire) place à des auteurs comme Guy Cabanel, Roger Brielle, Gilles Petitclerc, Ludovic Tac et, bien sûr, ses amis Claude Tarnaud et Jean Thiercelin.

Une anthologie de ses poèmes établie par Alain Le Saux, "D'Ailleurs le désir", a paru aux Éditions Les Hauts-Fonds (Brest).

Ses œuvres ont été acquises par plusieurs collections et musées dont les Musées d'Art Moderne de Bruxelles, Rome, Jérusalem (collection Schwarz), Varsovie et Poznan.

Pour célébrer ses 75 ans et 60 ans de création, elles ont été présentées en automne 2009 dans une rétrospective organisée au Musée d'Art et d'Histoire de Saint-Brieuc (Bretagne), en partenariat avec le Collectif des artistes plasticiens des Côtes d'Armor.

À l'occasion de ses 80 ans, la Galerie Quadri (Bruxelles) a présenté, au printemps 2014, une exposition rétrospective "Images de 1951 à 2013" ; à cette occasion est sortie de presse de presse une monographie illustrée en couleur avec des textes inédits de Guy Cabanel, Jean-Michel Goutier & Laurens Vancrevel qui complète celle déjà parue aux éditions Quadri en 2004..
Yves Laloy
Other
1920-1999
Surrealism
Yves Laloy, né le 13 juin 1920 à Rennes (Ille-et-Vilaine) et mort le 8 septembre 1999 à Cancale, est un architecte et un peintre surréaliste français.
Sylvain Larrière
France
1962
Jacques Le Maréchal
France
1928-2016
Jacques Le Maréchal est né en 1928 à Paris.

Après avoir écrit des poèmes, Jacques Le Maréchal réalise, à partir de 1952, des dessins « inextricables », puis des peintures à la fois transparentes et touffues qu'André Breton remarque. Cependant, il reste indépendant du groupe surréaliste.

Lors d'un séjour à Londres en 1955-1956, il découvre la gravure et ses techniques grâce à Robert Erskine3.

Sa première exposition est organisée à Londres en 1955.

Il a été considéré par certains comme le « chef de file » du mouvement informel appelé « visionnaire » dont font partie, entre autres, Didier Mazuru, qui a photographié beaucoup de ses œuvres, Georges Rubel, qui a été son « élève », Jean-Pierre Velly, Yves Doaré, Mordecai Moreh…
Stanislao Lepri
Italia
1905 - 1980
Surrealism